Dans les années 40, Disney a connu la grève de ses employés et bien sûr la seconde guerre mondiale. Les premiers longs-métrages tels que Blanche-Neige, Pinocchio et Fantasia ont coûté un bras durant l'âge d'or. Et malheureusement avec leur bras cassé qu'il leur resta et leur manque de moyens dû aux faibles bénéfices des premières œuvres, l'entreprise aux grandes oreilles n'a eu qu'à nous offrir que des compilations de courts ou moyens métrages à la con. Alors qu'en 1947 'Coquin de Printemps' avait réussi à mêler un certain fil conducteur permettant de mieux savourer les courts-métrages, l'année suivante Disney récidive en proposant une pile de sept mini-films sans ce fameux fil.
Et pourtant malgré la note, la majorité des œuvres présentes dans cet ultime recueil sont relativement réussies. Que ce soit 'C'est un souvenir de décembre' qui entremêle romance hivernale entre un couple et des lapins, qui est à la fois mignon et naïf. Ou bien encore cette histoire de mouche qui vit un cauchemar fantaisiste sur la musique de Nikolaï Rimski-Korsakov pour 'Bumble Boogie'. Mais on trouve également 'A la gloire d'un arbre', poème de Joyce Kilmer mis en image de façon à la fois soporifique et spectaculaire, qui rappellera la scène de tempête culte dans 'Bambi' .
Si vous avez aimé Donald ainsi que José Carioca dans "Saludos Amigos" et "Les Trois Caballeros", vous serez ravis de retrouver les deux compères au départ fort triste, pour nous donner de la bonne humeur et un peu de chaleur brésilienne en dansant la samba dans... 'C'est la faute de la samba' où on retrouve également l'Aracuan, notre oiseau fou aperçu dans "Les Trois Caballeros".
Mais le point fort de ce recueil, c'est sans aucun doute les contes. Que ce soit 'Johnny Pépin-de-Pomme' qui raconte la vie du célèbre pionnier John Chapman, qui avait un sérieux pépin avec les pommes. Ou bien 'Pecos Bill' qui inclut prises de vues réelles pour qu'un troupeau de cow-boys homosexuels (Roy Rogers et les Fils des Pionniers) nous chantent 'Blue Shadows' et nous content l'histoire de Bobby Driscoll. Maheureusement, on a en supplément une histoire de bateau, nulle à chier, entre tout ça.
Ce n'est pas très beau mais les courts-métrages sont fort sympathiques, mais le problème vient du format. En effet, il est impossible de s'enchaîner tout ça cul-sec sans boire la tasse ou faire une tentative de suicide. Une heure et vingt minutes de tout ça, c'est insupportable, vraiment. Les années 40 ne sont pas du tout glorieuses pour Disney, et c'est dommage que ces compilations fassent tâche dans la collection "Grands Classiques Disney".
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4,5 pour le dernier classique que j'ai vu, j'estime avoir le mérite d'avoir un vrai Badge pour l’événement à la place de tous ces badges à la con pour avoir fait un sondage, ou avoir vu les huit adaptations d'Harry Potter.