Dans le genre souvent bateau du film sur l'histoire de tournage, "Même la pluie" de la réalisatrice de "Ne dis Rien" , trouve une vraie légitimité dans la lutte historique des indiens contre les colonisateurs de Colomb au 16éme siècle. Tourné dans la Bolivie moderne qui lutte pour une distribution équitable de l'eau, le scénario consacré à la brutalité de l'asservissement des indiens trouve un écho aussi inattendu que percutant dans la révolte des figurants face à la privatisation de l'eau de la ville. Le scénario mêle avec adresse et passion les grands enjeux sociaux et l'égocentrisme des acteurs partagés entre la motivation de démultiplier la force de leurs rôles et le risque pour leurs vies. En alternant les scènes historiques spectaculaires, celles d'une juste lutte sociale et les plans rapprochés des acteurs, le montage nous emporte sans retenue dans les luttes enchevêtrées des personnages historiques et contemporains. Inscrit dans le mouvement des révoltes du tiers monde face aux risques pour la survie même, ce film éprouve aussi les engagements militants des membres de cette jeune équipe du tournage quasiment tous jeunes citadins privilégiés.
En synchronisant ainsi les affres de ces luttes, "Même la pluie" nous fait endosser à la fois le poids de l'histoire brutale et les menaces comme les optimismes de notre ère moderne . Ainsi, il trouve sa place dans les meilleurs opus des films historiques comme des films sociaux.
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