Renversant !
ATTENTION ! Cette critique présente des éléments qui peuvent désarçonner le lecteur. Merci de votre compréhension. Mais quoi qu'il arrive, le monde continue d'exister. Et c'est terrifiant. L'homme...
Par
le 25 oct. 2013
111 j'aime
8
"...Pour son deuxième long-métrage, Christopher Nolan met les moyens et nous offre avec Memento une oeuvre labyrinthique, complexe, et pourtant fluide et compréhensible. Didactique mais jamais excessivement, il met en scène un Guy Pearce qui incarne à merveille Leonard Shelby, cet imposteur inconscient incarcéré dans une vengeance perpétuelle. Voguant entre le noir et blanc et la couleur pour mieux distinguer une chronologie astucieuse, mais jamais bordélique pour autant, Christopher Nolan donne ainsi un bel avant-goût de ce qui deviendra sa spécialité: de beaux films surprenants et malins, à la qualité à la hauteur de leurs moyens."
D'un seul et même mouvement, ils tournent tous la tête vers moi et l'un d'entre eux s'exclame sans vergogne:
J'acquiesce, impatient et débordant d'espoir.
"...Memento, c'est un film précurseur de la filmographie de Nolan à de nombreux titres: on y retrouve ce côté labyrinthique qu'il y a également dans Inception, ou même tout simplement dans le logo de la boite de production du réalisateur, Syncopy. Mais cet aspect transparaît aussi à travers le fait que, comme Inception encore une fois, Memento propose plusieurs pistes d'interprétation au spectateur, se présentant ainsi comme un film plus épais que d'apparence. Selon les dires de chacun, on verra donc Leonard Shelby comme un Sisyphe amnésique et vengeur, qui au lieu de pousser son rocher fait basculer tous les John G. existants de la falaise, ou comme une victime que l'on pourra observer de la même façon que l'Elephant Man de Lynch: un personnage utilisé par les autres, du fait que de sa faiblesse sociale, sa laideur pour l'Homme-Éléphant, ou de son handicap, l'amnésie pour Leonard Shelby."
Certains se mettent à rire, d'autres à se prendre la tête à deux mains. L'un des plus populaires d'entre eux s'approche de moi et me souffle à voix basse, l'air empli de compassion:
Il ricane et me tape sur l'épaule.
"Memento est le deuxième film de Christopher Nolan, réalisé trois ans après The Following, un premier long-métrage à vocation amatrice. Armé d'un budget plus conséquent, Nolan peut cette fois-ci faire appel à un casting davantage reconnu: Guy Pearce (Leonard Shelby), Carrie-Anne Moss (Natalie), et Joe Pantoliano (Teddy). Et c'est pour le mieux: qu'il s'agisse de Carrie-Anne Moss, toute en froideur, ou de Joe Pantoliano, en parfait hypocrite, les personnages sont justes et crédibles, d'autant plus lorsqu'ils sont associés au montage millimétré de Nolan qui dévoile leurs facettes secrètes une à une. Guy Pearce porte le film sur ses épaules de son côté, incarnant parfaitement cette ardoise humaine qu'est Leonard Shelby, une ardoise sur laquelle chacun semble pouvoir écrire ce qu'il souhaite."
Je me fiche de la quantité. Je te parle de la qualité, moi.
Ils se mettent tous à rigoler de plus belle.
Toi, avec tes 450 films visionnés, tu vas nous apprendre ce qu'est la qualité cinématographique ?On te rappelle qu'il y a pas si longtemps, tu avais World War Z dans ton top 10 ? Tu vas remettre en question nos critiques ? Tu te crois subversif, peut-être ?
Non, pas du tout. Mais quand je vois que certains pisse-froids rencontrent un tel succès, je me dis que chacun peut avoir sa chance.
"...Memento n'est pas seulement le deuxième film de Nolan: davantage qu'avec The Following, l'ami Christopher exhale un style unique et rafraîchissant, cette patte subtile et sinueuse qu'on lui connaîtra ensuite avec Le Prestige ou Inception pour ne citer qu'eux, et cela avec un certain panache. Alors qu'Inception n'affichera qu'un fond complexe, Memento propose également une forme totalement revisitée, éclatée en une vingtaine de morceaux, tantôt en noir et blanc pour les flashbacks, tantôt en couleur pour le "présent" qui s'écoulera dans une chronologie inversée."
J'avoue, gêné:
"...Memento est le deuxième film de Christopher Nolan, mais son premier avec un budget conséquent, puisque Following relevait plus du projet amateur, avec ses maigres 6 000$. Nolan, qui réalisera plus tard Inception et Interstellar, fait preuve de davantage de maturité et propose un film solide. L'atmosphère pesante est parfaitement retranscrite par une BO constituée de bruits parasites et répétitifs, notamment lors des flashbacks en noir et blanc. Memento est par ailleurs rendu tout à fait déroutant par le montage de Nolan, qui fait la particularité du long-métrage: le film commence par sa fin, et le meurtre du tueur de la femme de Leonard Shelby, et se déroulera, entremêlés de flashbacks, dans le sens chronologique inverse. Avec Memento, c'est un thriller mémorable et mystérieux que réalise Nolan. Il faut bien sûr mentionner certaines zones d'ombre, comme les limites du personnage de Leonard Shelby."
Leonard Shelby apparaît, lors du dénouement, comme un personnage implacable prêt à traquer tous les John G.du pays pour venger sa femme. Cependant, vu que les meurtres de John G. (Teddy) et de Jimmy Grant ont été le produit de manipulations sur Shelby, on peut douter des chances qu'il retombe sur un John G. qui apparaîtrait comme un potentiel coupable du meurtre de sa femme.
On ne pourra pas t'en empêcher alors, tu vas l'écrire ta critique ?
Ouais, c'est décidé.
Tu vas nous dire ce que c'est, ton idée "originale" ?
Honnêtement... J'aimerais.
Et alors ?
J'ai oublié.
"Memento est le deuxième film de Christopher Nolan, réalisé trois ans après Following. Le synopsis annonce au départ un thriller ordinaire et sans véritable surprise: un homme, suite au viol et au meurtre de sa femme, va décider de se lancer à la poursuite des criminels par vengeance. Mais, première particularité: le personnage principal, le vengeur Leonard Shelby, a été assommé pendant le crime et doit depuis ce jour vivre avec un handicap: sa mémoire à court terme est défaillante, et s'il se remémore toujours les choses qu'il a vécues avant son accident, il est depuis incapable de se souvenir de quelque chose plus de deux minutes. Pour vivre convenablement, et surtout pour mener sa quête à bien, il s'équipe donc de tatouages et de polaroïds pour se rappeler sa raison de vivre: sa vengeance."
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les classiques à respecter, Les meilleurs films de Christopher Nolan, Les meilleurs scénarios de films, Ozymandyas enrichit sa culture cinématographique déjà incommensurable et Les meilleurs films mindfuck
Créée
le 17 août 2015
Critique lue 643 fois
17 j'aime
10 commentaires
D'autres avis sur Memento
ATTENTION ! Cette critique présente des éléments qui peuvent désarçonner le lecteur. Merci de votre compréhension. Mais quoi qu'il arrive, le monde continue d'exister. Et c'est terrifiant. L'homme...
Par
le 25 oct. 2013
111 j'aime
8
C'est sans doute la démonstration la plus pesante, glauque et opprimante de son réalisateur, mais c'est une première oeuvre ou presque, "Le suiveur" étant plus ou moins un brouillon, une de celle...
Par
le 8 févr. 2012
100 j'aime
13
Encore un de ces films qui ne tiennent qu'à une petite idée de montage, et franchement, ça ne fait pas un film... D'abord, très vite, le truc devient très répétitif et on s'ennuie devant autant de...
Par
le 6 févr. 2012
86 j'aime
159
Du même critique
Soyons francs: Il était une fois dans l'Ouest ressemble à tout ce qu'on a déjà pu voir dans notre vie. Aujourd'hui, ce film n'a plus rien d'original; tout le monde connaît l'air de l'harmonica...
Par
le 27 mai 2015
30 j'aime
10
Avec ce treizième épisode de la septième et dernière saison qui s'achève, j'ai comme un goût amer dans la bouche. Que s'est-il passé ? Que s'est-il passé pour qu'une série comme The Mentalist, à...
Par
le 23 févr. 2015
18 j'aime
3
Dune, le troisième long-métrage de David Lynch, est tiré des nouvelles de Frank Herbert du même nom. Ne les ayant pas lues, la comparaison avec celles-ci s'arrêtera ici. Un peu à la manière du texte...
Par
le 9 août 2015
17 j'aime
10