Divisé en trois histoires très différentes à tout point de vue, « Mémories » a beau être logiquement inégal, il séduit pourtant beaucoup. On a beau ne pas tout comprendre à la première aventure, celle-ci regorge tellement de trouvailles visuelles étonnantes, d'imagination et de « poésie sombre » que j'y aie été très sensible, d'autant que celle-ci ne tombe jamais dans les facilités ou conventions inhérentes à ce genre de récits. La deuxième prend le parti pris de distiller un humour noir à travers un thème qui n'a pourtant rien de drolatique, donnant un résultat étonnant et survitaminé, comme en témoigne quelques scènes d'actions du plus bel effet. La dernière est enfin peut-être la plus pessimiste, et surtout la plus absurde, mais en définitive assez représentative de la folie des hommes et de la guerre (je sais, cela fait cliché d'écrire cela, mais quand la démonstration est réussie, pourquoi se priver de l'écrire?), le tout vu à travers les yeux d'un enfant à qui l'on ne donne aucune réponse... Les Japonais sont décidément doués pour nous offrir des films d'animation pas comme les autres : « Memories » est un nouvel exemple de cette créativité à toute épreuve.