Memories par Nicolas Montagne
Avec Memories, Ryan Philippe quitte définitivement les films pour ados et se dirige vers quelque chose de plus intimiste. Film décivrant les dérives d'une âme qui ne parvient pas à comprendre comment sa vie a pu tourner au drame en quelques secondes, Memories est un film très bien écrit qui surfe sur la mode initiée par Memento.
Justement basé sur ce principe de perte de mémoire suite à un traumatisme, le film visite les déchirures d'un esprit malade qui tente de se reconstruire un passé où il fait le bien. On aura à cette occasion le plaisir de revoir le film pour comprendre certaines choses qui auraient pu nous échapper. Avec une construction complexe basée sur des aller-retour entre 2000 (temps du drame) et 2002 (temps de la reconstruction), Memories demande une attention constante de la part du spectateur, d'autant que certaines métaphores apparaissent ça et là (comme cet infirmier à seringue qui symbolise la mort/paix sans cesse rejetée, ou cet escalier qui a empoisonné la vie de Simon Cable).
La mise en scène est impeccable, tout comme la galerie de personnages, de la femme manipulatrice complétement folle à lier à l'amante secrète et taboue en passant par la figure (véritablement) paternelle qui tente de recoller les morceaux du puzzle avec Simon.