Men In Black bien loin d'être une simple comédie, c'est un film prônant les vertus de la tolérance.
Outre le fait que le film soit porté par une réalisation vraiment très fraiche, presque Candide, (la manière dont le film est réalisé offre une sorte de storytelling silencieux particulièrement efficace, notamment dans les deux scènes d'exposition des protagonistes.) il raconte l'histoire d'un jeune homme qui réussi parce qu'il est ouvert : je n'avais pas été marqué par cet aspect du film avant très récemment.
En effet, le scénario commence avec la dissolution d'un duo d'agents qui s'estiment, forçant le malheureux abandonné a trouver un successeur à son compère : il le trouvera en la personne de J (Will Smith), un rapport père - fils découlera de l'opposition du caractère frais et affirmé du jeune, opposé à la rigueur toute traditionnelle et paternaliste que son mentor dégage avant que finalement après de nombreuses péripéties, la boucle ne se referme lorsque K (Tomee Lee Jones) ne transmette le flambeau à son protégé en prenant à son tour sa retraite.
Si l'on ne s'arrête pas à cette histoire et que l'on se penche un peu plus attentivement sur le film, on constate que J est retenue par le MIB pour deux raisons : la première est qu'il est un flic courageux, volontaire et doué, la deuxième est qu'il est différent : cela s'illustre de manière flagrante lors de l'entretient de recrutement durant lequel tous ses concurrents tirés aux quatre épingles sont tournés en dérision, ne pouvant pas passer leur test dans des conditions normales, alors que lui n'hésite pas à rompre le silence et à se faire remarquer afin de se mettre dans les meilleurs conditions pour réussir ce test. Mais en lisant entre les lignes, il est assez clair que le premier message que K veut faire passer à son nouveau disciple est que sa condition d'humain ne doit pas nuire à son jugement : les Aliens, même si leur métier est d'en contrôler la présence sur Terre, ne doivent pas être traités avec mépris ou suffisance, mais comme des interlocuteurs égaux.
Ce message est illustré plusieurs fois :
l'attendrissement de J lorsqu'il se retrouve à avoir procédé à la mise au monde d'un bébé tentaculaire et visqueux mais pourtant si mignon, ou encore au travers de l'antagoniste principal, dont l'une des caractéristiques majeures est d'avoir une estime de lui même tellement basse qu'il en est très aigri et violent.
De plus, en insistant à chaque fois pour offrir aux victimes du flahsouilleur une brève leçon de tolérance, où bien un message positif, espérant transformer leur drame en seconde chance, J se pose en Monsieur vertu.
Voilà pourquoi ce film est vraiment très intéressant : il s'agit avant tout d'une comédie / SciFi. Mais un niveau de lecture un peu plus poussé et relativement fin est possible.