Cinq ans après le beau succès public et critique de "Men In Black", Spielberg et Sonnenfeld reviennent avec la même fine équipe : le tandem Will Smith & Tommy Lee Jones reconstitué, Danny Elfman à la musique. Les effets spéciaux digitaux ont confirmé leur domination sur le cinéma hollywoodien, au détriment des magnifiques effets mécaniques et maquillages qui contribuaient au charme du premier film : du coup, on n'est souvent pas loin de la ringardise, mais le ton outrageusement comique de ce "Men In Black II" fait passer la pilule.
Il est indéniable que l'on prend beaucoup de plaisir en visionnant ce deuxième volet, dont le scénario et la plupart des gags ne sont pourtant guère qu'une resucée sans grande inspiration de ceux du premier. Est-ce la candeur indéniable d'un blockbuster qui joue certes la carte de l'outrance, et qui réussit pourtant - c'est paradoxal - à rester modeste dans ses ambitions, se laissant aller au rythme de ses gags simples et efficaces ? Est-ce l'interprétation toujours aussi fine de Will Smith, qui se joue délicieusement de son opposition avec l'austérité de Tommy Lee Jones ? Ou la joie enfantine (régressive ?) que provoque en nous l'inventivité permanente de cet univers surpeuplé de monstres ? (A noter que le plus terrifiant des extra-terrestres est indubitablement un Michael Jackson hallucinant lors d'une brève apparition dans son propre rôle !)...
Si l'on se veut critique, on doit bien admettre que, au-delà du réjouissant mauvais goût dont témoigne "Men In Black II" (voir le personnage improbable joué par Lara Flynn Boyle, dans une quasi-répugnante caricature des codes de la sensualité féminine !), un peu plus d'ambition et un scénario plus intéressant auraient permis à Sonnenfeld de dépasser le stade de la simple copie du premier opus.
Ce qui sera fait dans le troisième film...
[Critique écrite en 2020, incluant des notes prises en 2002]