Un nouveau film avec des requins, j’allais forcément jeter un œil dessus et ils s’y sont mis à plusieurs pour produire la chose puisqu’il s’agit ici d’une coproduction entre le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis. Parce qu’on n’est jamais trop de trois pour de la sharksploitation. Il s’agit ici du premier long métrage de Hayley Easton Street, plus connue dans le milieu du cinéma pour avoir été directrice artistique sur des grosses machines telles que Justice League, Star Wars VII ou Les Animaux Fantastiques. La dame a également travaillé sur les effets spéciaux de Alien vs Predator, Stardust ou encore Le Monde de Narnia. Et pour son premier film en tant que réalisatrice, un film de requin donc, puisque c’est la mode et que c’est facile à faire avec un petit budget. Décors paradisiaques, jolies nenettes, message LGQBT, balade en mer entre filles en guise d’enterrement de vie de jeune fille, et un requin affamé. Sur le papier, il y a tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. La réalité est malheureusement tout autre…


En guise d’enterrement de vie de jeune fille, les 5 copines décident de prendre le bateau pour aller faire les cou-couilles sur une petite île déserte. Lorsque l’une d’elle se fait arracher le mollet par un requin (qu’on ne voit pas) dans un mètre d’eau, elles partent en catastrophe pour l’amener voir un médecin et bim, alors qu’elles sont à fond avec le bateau, ce dernier râpe de tout son long des rochers dans l’eau, arrachant un bout de coque. C’est la panique, le bateau prend l’eau en pleine mer et bien entendu, il n’y a pas de réseau pour appeler les secours. Et puis de toutes façons, les smartphones finissent par prendre l’eau. Comme dirait l’autre, c’est ballot… Et comme on n’est pas à un cliché près, l’une d’entre elle ne sait pas nager. Une fois entièrement dans, ben un mollet à moitié arraché, ça saigne. Et c’est qui qui n’aime ça le sang ? C’est le requin qu’on appellera Bobby. Mais bon, le film avance, nous en sommes à 39min, et Bobby, on ne l’a toujours pas vu. Ça commence à être long, déjà que c’était chiant. Oui, on a vu son aileron, mais ce n’est pas ça qu’on veut nous bordel de nom de squale ! Et puis celle qui était plus légère d’un demi-mollet finit par malencontreusement décéder après avoir perdu 48 litres de sang. L’enterrement aura lieu demain, -22m avenue du corail, 54783 Mer des Caraïbes. Alors n’oubliez pas le masque et la bouteille d’oxygène, nous vous attentons nombreux pour rendre hommage à ce pauvre personnage random parti trop tôt.


46min, et alors qu’on n’a toujours pas vu l’ombre d’une dent de requin, elles débattent sur qui va nager dans elles ne savent pas trop quelle direction, sans aucune terre en vue, pour aller chercher de l’aide dans une scène d’une intensité et d’un acting proche du néant.

47min, le soleil tape beaucoup trop et elles ont le visage cramé et ça commence à égratigner leur bonne humeur. Bla bla, c’est ta faute si on en est là bla bla mais non, c’est toi qui a loué un bateau pourri bla bla. Des dialogues hautement intéressants pour une scène qui l’est tout autant…

49min, c’est l’heure des révélations qui viennent nous apporter des informations dont on se fout complètement. Ça se dispute un peu, ça se sépare et le requin qui attendait en embuscade refait son apparition, attiré par une légère blessure sur un bras. Mais l’une d’elle est armée d’un couteau, seule chose qui a été sauvée du bateau. Mais le bon couteau hein, façon Rambo. Et elle est prête à envoyer un requin bouffer les algues par la racine la bougresse. Mais petite pichenette de Bobby à qui on ne la fait pas, le couteau tombe au fond de l’eau. C’est bête hein.

54min, les voilà plus que deux après que le requin ait décidé de rester hors champ et d’amener une des demoiselles au fond de l’eau pour jouer à saute corail avec lui.

58min, ces plans qui tanguent sur l’eau me bercent et me font doucement et lentement fermer les yeux. C’est très chiant et je pars doucement et lentement rejoindre Morphée… Quand soudain, elles se mettent à crier ! Pas possible de dormir ici ou quoi ? Bon, un bateau passe par là mais… ne s’arrête pas malgré leurs gesticulations. C’était bien la peine de me faire sortir de ma torpeur.


1h00… Pendant ce temps, la copine partie chercher la terre ferme nage, nage et re-nage. Quelle endurance ! J’en ai bien moins qu’elle pour finir ce film monotone mais j’y arriverai, allez, plus qu’une 20aine de minutes pour voir le générique de fin et, qui sait, Bobby. En attendant, les deux demoiselles flottent sur l’eau, causent, se souviennent de choses et d’autres, recausent et bim, c’est la nuit. C’est fou ce que le temps passe vite quand on patauge et quand on balance des répliques insignifiantes.

1h03, le sort s’acharne, il se met à pleuvoir. Et comme elles sont connes à bouffer du plancton, elles paument la bouée sur laquelle elles s’appuyaient tant bien que mal. Quand soudain, une musique générée par IA avec des cœurs retentit et elles s’endorment.

1h08, c’est le lendemain, et la jeune fille qui ne savait pas nager a disparu. Mais où peut-elle bien être ? Suspense ! Non, on se fout complètement de ce personnage sans aucun intérêt.

1h11, que ce film est long, mais ça sent la scène finale avec le requin qui s’élance vers notre héroïne la gueule ouverte mais pan, coup de saton dans le museau et le voilà calmé le Bobby. Enfin on voit sa trogne, et il n’est même pas capable d’arracher une jambe, une fesse et de nous montrer un peu de tripaille.

1h14, un micro ilot en vue ! Après avoir piégé le requin comme un bleu avec le gilet de sauvetage, elle monte dessus et peut enfin faire l’étoile de mer au soleil. Mais Bobby est toujours là, il fait les 100 nageoires. C’est comme les 100 pas mais quand on est un poisson. Alors la demoiselle se dit qu’elle va tenter le tout pour le tout, et se dit qu’elle va le poignarder avec ce bout de corail sec de 10cm qu’elle vient de trouver. Mais alors qu’elle va se lancer, un bateau arrive. Oui, c’est sa blonde, qui avec ses frêles bras, a parcouru des dizaines de kilomètres à la nage et qui arrive pile au moment où on s’y attend pour sauver sa copine. Ils la sauvent, la confrontation tant attendue avec Bobby n’aura pas lieu, bisous, générique de fin.


Menace en Eaux Profondes est à ranger aux côtés de The Requin, Shark Bait et autres Deep Fear, au rayon film de requins bien moisis de l’aileron. J’en viens à regretter mes The Asylum et leurs requins en CGI dégueux. Au moins on se marre…


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-menace-en-eaux-profondes-de-hayley-easton-street-2024/

cherycok
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le 22 août 2024

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