J'ai vu 3 ou 4 titres de Steve Suissa, et si aucun n'atteint le statut de vrai bon film, son cinéma m'inspire une certaine sympathie. Il s'agit presque toujours de récits initiatiques au sein de la communauté juive, avec des personnages plutôt authentiques et attachants.
Le genre de petits films sympas à lancer un soir de fatigue, sans attendre des sommets d'ambition ni de subtilité.


Après la comédie chorale ("Le grand rôle") et le drame sentimental ("Cavalcade"), Suissa propose cette fois un polar familial : le héros est un père célibataire d'une trentaine d'années, mouton noir de sa famille de commerçants pour avoir choisi la voie de l'argent facile (il perce des coffres-forts).
Parvenu à la croisée des chemins, le jeune homme hésite à s'engager sur un dernier coup...


Le moins qu'on puisse dire, c'est que Suissa ne s'éloigne guère des sentiers balisés du genre, avec une galerie de personnages archétypaux (les deux anciens meilleurs amis, devenus antagonistes), des situations clichées (le repas de shabbat à la Arcady) et des rebondissements prévisibles (le casse qui dérape). Les quelques scènes d'action ne sortent pas du lot, lorsqu'elles ne sont pas carrément ratées.


Alors pourquoi "Mensch" reste-t-il plaisant à suivre? Pour ses comédiens, déjà : également metteur en scène de théâtre, Steve Suissa réunit une petite troupe investie autour de Sami Frey (le mensch, c'est à dire l'homme de valeurs) et Maurice Benichou (le parrain), les deux vétérans qui dominent le casting.
Dans ce polar choral, on retrouve en outre de bons seconds rôles tels que Sara Martins, Anthony Delon (et sa mère Nathalie, honteusement sous-exploitée), Michaël Abiteboul, Myriam Boyer, ainsi que la bonne bouille du jeune Max Baissette de Malglaive.
Sans oublier Nicolas Cazalé dans le rôle principal : avec ses faux-airs de Tahar Rahim, Cazalé est un beau gosse viril à la présence charismatique, mais se révèle un comédien assez médiocre.


Vous l'aurez compris, "Mensch" n'est pas dénué de défauts ni de maladresses, et sera donc à réserver à un public pas trop exigeant. N'empêche qu'avec son rythme efficace, son format modeste (moins d'1H20) et ses personnages humains, ce petit polar casher m'aura offert une deuxième partie de soirée bien agréable.

Val_Cancun
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs polars français et Les meilleurs films français de 2009

Créée

le 23 mai 2021

Critique lue 207 fois

4 j'aime

Val_Cancun

Écrit par

Critique lue 207 fois

4

D'autres avis sur Mensch

Mensch
Val_Cancun
6

Voyage en Arcady

J'ai vu 3 ou 4 titres de Steve Suissa, et si aucun n'atteint le statut de vrai bon film, son cinéma m'inspire une certaine sympathie. Il s'agit presque toujours de récits initiatiques au sein de la...

le 23 mai 2021

4 j'aime

Mensch
Cine2909
5

Critique de Mensch par Cine2909

Si le crime ne paie pas, il permet au moins à Steve Suissa de nous offrir un bon petit polar même s'il n'est pas exempt de tout défaut. La faute d'abord à un scénario sans reliefs et pire encore...

le 16 janv. 2011

2 j'aime

Mensch
inspecteurmorvandieu
4

Critique de Mensch par inspecteurmorvandieu

Cambrioleur et perceur de coffre, Sam a fait le choix d'une vie de délinquant de haut vol qu'il essaie de cacher, tant bien que mal, à son jeune fils, à sa mère, à son amie. Jusqu'au jour où il se...

le 21 oct. 2024

Du même critique

Baby Driver
Val_Cancun
4

L'impossible Monsieur Baby

Cette fois, plus de doute, le cinéma d'Edgar Wright, quelles que soient ses qualités objectives, n'est définitivement pas pour moi. D'ailleurs je le pressentais déjà fortement (seul "Hot Fuzz"...

le 20 juil. 2017

60 j'aime

15

Faites entrer l'accusé
Val_Cancun
9

Le nouveau détective

Le magazine haut de gamme des faits divers français, qui contrairement aux (nombreux) ersatz sur la TNT, propose toujours des enquêtes sérieuses, très documentées, sachant intriguer sans tomber dans...

le 2 avr. 2015

50 j'aime

11

Bullet Train
Val_Cancun
4

Compartiment tueurs

C'est le genre de film qui me file un méchant coup de vieux : c'est bruyant, bavard, ça se veut drôle et décalé mais perso ça m'a laissé complètement froid, tant les personnages apparaissent...

le 4 août 2022

49 j'aime

17