Bon, trois heures cinquante, quand même. Mais bon, j'ai tenté le coup et finalement, je suis arrivée au bout. Pourquoi ? Plusieurs choses : quand je commençais à craquer lors de conversations triviales à l'intérêt tout relatif arrivait un plan à tomber de la nature environnante, et ça, c'est irrésistible. Quand on tient un œil, on ne le lâche pas ! Et puis, on a toujours à y gagner à visiter des exploitations agricoles, des caves, des jardins et des ruches. Les producteurs du terroir, s'ils ne sont pas tous très diserts, exercent malgré tout des activités passionnantes qui méritent qu'on s'attardent en leur compagnie. A moi les biquettes, les pâquerettes et les andouillettes (pour la rime, seulement...) en ces journées grises de Novembre ! Ensuite, il y a l'opportunité de se familiariser avec une institution de notre pays que je connaissais très mal. Déjà, je préfère la tambouille de ma grand-mère aux chichis du bout du monde, en général, mais je dis ça parce que je n'en ai pas goûté beaucoup, possiblement. Les clients ont l'air de pouvoir se damner pour je ne sais quelle ciboulette japonaise, ça doit bien vouloir dire quelque chose. En prime, tous ces ingrédients de qualité sont travaillés par une brigade ultra-disciplinée dont la chorégraphie a quelque chose d'hypnotique. Et encore ces plans de coupe à saliver sur les gamelles ! Bref, de quoi s'incruster un peu en dépit de la partie irritante (pour moi) : j'ai un peu bugué sur les conversations avec les clients. Parce que j'ai un peu bugué sur les clients, en fait : en général assez âgés et assez snobs, des types suffisants qui ne laissent pas leur nana en placer une (d'ailleurs, elles n'essaient pas, elles savent rester à leur place microscopique de donzelles n'y connaissant rien à rien) et s'écoutent gloser sur ces plats minutieusement élaborés comme s'ils choisissaient un diamant à Anvers. Bon, c'est peut-être moi, je trouve ça snobissime. Et ennuyeux. Et vain. Je mesure certainement mal le privilège d'accéder à une table où l'on prend chaque assiette en photo pour parader devant ses amis. Ou de boire une bouteille à 6.000 euros. Pour ne pas attiser votre irritation, je ne parle même pas de celles à 20.000 euros. N'importe quoi, là ! Donc, en résumé, une ode à l'artisanat et à la culture de France (bien, donc) en même temps qu'un catalogue de figures modérément charismatiques (mais je parle depuis ma chaise de bureau, hein, rien de canonique, donc...) qu'on ne regrette pas de ne pas croiser au quotidien, sur préjugés seulement, mais ça compte quand même... ^^

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le 3 déc. 2024

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