Plutôt une bonne surprise, « Mercato » est plus un film policier à sensations qu’un film sur le football, qui ne constitue qu’un arrière-plan : lors de l’avant-première lilloise, Jamel Debbouze a aussi dit s’être inspiré de sa fonction au sein du Jamel Comedy Club, où il a parfois le rôle d’agent pour les artistes qui s’y produisent. C’est donc plus un métrage sur les coulisses d’un certain vedettariat, du sport au rap en passant par l’influence, et toute la faune qui y grouille, entre rapaces et requins, mais aussi avec quelques agneaux et indomptables étalons.
C’est une œuvre très bien montée qui utilise le principe de la course contre la montre : avant la clôture du mercato, le personnage interprété par Jamel Debbouze doit rembourser de sordides mafieux. Dans le rythme effréné imposé par le film, l’agent qu’il joue devient vite insupportable, même pour le spectateur, baladé de l’Arabie Saoudite à un bowling de Champagne-Ardenne, en passant par Madrid ou Salzbourg, d’un énième hôtel à un énième tégévé. Peu des basses œuvres du métier nous sont épargnées, notamment ces manipulations qui suivent l’intérêt de l’agent et non du joueur. C’est aussi la description de tout écosystème qui se greffe autour des stars, et de tous ces entourages familiaux et plus ou moins amicaux qui se paient sur la bête.
C’est donc un bon film de genre et d’époque, qui, s’il semble parfois être dans la caricature, est sans doute plutôt proche de la réalité (récemment, l’affaire Pogba paraissait hors du commun), avec notamment ce poids grandissant des mafieux. Et dans un rôle dramatique, Jamel Debbouze est plutôt convaincant.