Si Merlin l'enchanteur, est loin d'être le plus réussi des "classiques Disney", il est aussi de loin celui qui m'a fait le plus rire.
Réalisé en 1963, le sujet est dans les cartons du studios depuis près de 25 ans quand Walt Disney achète les droits d'adaptation du livre de Terence Hanbury White "L'épée dans l'enclume". Le scénariste Bill Peet s'obstine envers et contre tous (ou presque) à vouloir faire quelque chose de ce roman qui reprend librement l'histoire de l'un des personnages clé des légendes arthuriennes : le magicien Merlin. Remettons d'abord les choses dans leur contexte historique : Nous sommes dans l'Angleterre médiévale.
Aucune précision complémentaire n'est possible car les écrits historiques (les vrais) situent la vie du personnage d'Arthur entre le Vème et le IXème siècle suivant les événements évoqués. Le plus probable étant que les récits concernant Arthur regroupe plusieurs personnalités du même nom.
En ce qui concerne celui de Merlin, l"Histoire" est encore plus floue mélangeant les âges, les attributs et les époques.
Mais bien sûr, ici la réalité des faits importe peu puisque le film ne cherche pas à synthétiser les récits et raconter Arthur mais se sert de la légende comme prétexte pour faire ce que le studio sait faire de mieux : des décors, des châteaux et de la musique.
Enfant, Merlin l'enchanteur fut le premier film à trouver sa place sous le sapin, venu tout droit du pôle Nord dans le traineau du père Noël par une nuit enneigée de ma campagne. Depuis il m'a été volé par la génération d'enfants qui a pris place sous le toit que ma soeur partage avec sa moitié.
Régal absolu, je me souviens avoir mis ce pauvre Archimède en arrêt sur image en train de s'étouffer de rire en se moquant du pauvre vieux qui lui sert de "maître". Qu'est-ce qu'il est fendard ce hibou quand il se renverse et manque de tomber... Pareil au moment où cet imbécile de loup tente de croquer le "Moustique". Quel mal au ventre ces images m'ont provoquées !
Autre moment d'anthologie : le combat entre Merlin et Mme Mim, le bien lutte contre le mal, la force virile contre la mesquinerie féminine. Mim est une créature rondelette, égomaniaque, excentrique et instable, habillée de rose et de mauve avec une voix aigrillarde qui casse les oreilles. Elle n'a tellement rien pour elle la pauvre que quand ma mère avait l'audace saugrenue de me demander de ranger ma chambre, elle se voyait affublée de ce charmant sobriquet. Non mais les mères ont de ces idées quelquefois...
En plus du rire, ce film m'a fait réfléchir ! Beaucoup réfléchir !
Comment faire comme Merlin pour ranger ses affaires ?
www.youtube.com/watch?v=wJmCB1ZMiB0
J'ai essayé vainement de ranger le plus de choses possibles dans mon baluchon mais la formule magique n'a jamais fonctionnée SAD ! Pas plus que celle pour faire la vaisselle. double SAD !
Je veux bien reconnaitre le côté répétitif des transformations succéssives du jeune garçon mais elles sont charmantes et donnent l'impression d'assister à un cours de sciences naturelles.
Soit, j'ai pris Merlin aux mots et essayé d'attraper un écureuil. L'animal n'a pas du tout aimé et ma main, qu'il a généreusement mordue non plus.
Tout ça pour dire que les anachronismes bien sentis, la musique font que même jeune adulte, je regarde encore volontiers cet imbécile de Kay s'agenouiller devant son roi et le seigneur Pelimore ébouriffer ses moustaches.