Quand Pagnol réussit son rêve d'asseoir son indépendance en 1935, il se permet un petit plaisir en réalisant deux petits films « sans envergures » pour assouvir sa passion du travail du son.
Le premier d'entre eux, Merlusse, raconte l'histoire d'un lycée et de son internat à la veille de Noël. On suit alors Merlusse, comme le surnomme ses élèves, qui est le nouveau surveillant. Merlusse fait peur autant à ses élèves qu'au corps enseignant par son côté bourru et sa laideur. Le bonhomme fera mentir ces préjugés grâce à son grand cœur.
Si le film ne paye pas de mine, particulièrement au niveau de l'image, moins travaillée que dans ces précédentes œuvres, le scénario d'une infinie tendresse soulève le spectateur et met facilement la larme à l’œil. On pourra d'autant plus noter le bon niveau de ce scénario, en sachant qu'il est le premier écrit par Pagnol pour le cinéma.
Il est un film certes simple et tout en retenue, mais le réalisateur nous frappe en plein cœur. Il ne joue ni sur le folklore, ni sur le brio des dialogues, mais se révèle bouleversant, comme un conte de noël, une fable sur la perception que l'on a des autres et les faux semblants.