Putain de film !
Depuis ses tout premiers courts et moyens métrages, Emmanuelle Bercot a su démontrer qu'elle savait traiter de sujets délicats avec un mélange détonnant de crudité, de sensibilité et d'intelligence...
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le 9 août 2014
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Un jour j'ai cherché des photos de Déborah François à poil sur le net, je suis ainsi tombé sur plusieurs extraits de films dans lesquels elle tombe la chemise. Je me suis mis en quête de retrouver ce "Mes chères études" car elle semblait s'y dénuder souvent. Et c'est bien vrai. Malheureusement, elle a mince depuis "L'enfant", et j'avoue que son corps malingre m'a moins séduit que je l'espérais. Son rôle le voulait aussi, vu qu'elle joue une fille qui n'a pas assez d'argent pour se payer un bon repas... Dommage quand même.
L'intrigue n'est pas top. On s'emmerde. On suit cette jeune fille qui découvre le monde de l'escort et de la prostitution. Sauf que l'auteure a un avis bien tranché sur la question et ne compte pas prendre de distance par rapport au sujet : ainsi donc, tous les mecs qui font appel à des call girls sont des pervers malsains ce qui finit par contaminer la personnalité de la femme qui est forcée par le système économique de s'adonner à cette profession complémentaire. Et jamais nous ne sortons de ce postulat. Si au moins l'auteure décortiquait un peu plus les rencontres, cela aurait pu nous ouvrir à une histoire vraiment malsaine, comme si la petite Alice se retrouvait au pays des cauchemars, mais non, on voit juste des mecs en manque qui font leur petit coup, qui ont un fantasme déviant qui touche parfois au ridicule. On n'essaie pas de comprendre ces personnages, on essaie pas de développer quoi que ce soit.
Les situations sont donc au final répétitives, les personnages sont faiblement développés, les conflits sont assez rares (vu qu'elle subit sur le moment, mais qu'en suite elle profite de son argent... il n'y a pas d'obstacle réel ni de résolution, sauf peut-être un court instant lorsque le gentil moustachu essaie de lui enfiler un gode dans le cul malgré elle (oui parce qu'il semblerait que, dans ce film, par derrière, c'est automatiquement la sodomie, il n'y a pas d'alternative on dirait, c'est un univers où la levrette ne semble pas trop exister - et où la masturbation et la fellation semblent des pratiques malsaines vu la manière dont c'est filmé).
C'était peut-être pour adopter le point de vue dégoûté de cette femme qui s'est retrouvée dans cet univers que l'auteure nuance si peu son propos. Mais dans ce cas je ne comprends pas pourquoi ça ne va pas plus loin et pourquoi on ne ressent pas réellement le côté forcé de la chose. Parce qu'en fait, on ne la voit pas chercher beaucoup un autre job, juste qu'à un moment, elle décide d'aller voir dans les job pour +18 ans (je n'avais d'ailleurs jamais vu ça mais bon) et elle décide de tenter l'expérience.
On évite tout de même ce que je craignais le plus : le mec qui vient battre la nana. C'est tellement facile. Mais au final tellement plus parlant que toutes les scènes montrées dans ce film. Au moins ça aurait accentué cette descente aux enfers de manière univoque.
La mise en scène est correcte : le découpage est fluide, on suit bien l'action, la caméra suit au plus près les corps. Bizarrement, on ne voit que Déborah François à poil, j'aurais cru que la réalisatrice allait demander aux hommes d'en faire autant (ce qui aurait été logique au vu du sujet), mais bizarrement non... Le montage est correct, ça bouge bien, d'ailleurs le film n'est pas trop long en soi. Les acteurs sont corrects, sans plus. Les scènes de sexe ne sont pas vraiment montrées, on verra Déborah à poil, on la verra passer sa main sur l'entrejambe (mais de manière bizarre, je ne pense pas qu'elle touchait un sexe là où elle mettait sa main), pour le reste, il faudra se contenter de son imagination (je ne sais même pas ce qui est arrivé dans cette salle : un gang bang avec trois vieux ? vu la douche, je me suis imagine un petit bukkake, mais je pense pas que l'auteure sache ce que c'est).
Bref, pas terrible ce film. Ça m'a fait penser à Sleeping Beauty avec Emily Browning qui n'était pas terrible non plus (plus lent, plus contemplatif, plus chiant, mais avec un message plus abouti même si moins nuancé - là on touche plus à l'enfer) ; tiens, d'ailleurs je crois que ma note sur ce film a disparu.
Créée
le 4 oct. 2019
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