Comment peut-on arroser un film d’autant de guimauve ? C’est la question qu’on se pose sans cesse tout au long d’une projection qui n’a rien d’ennuyeuse mais qui manque cruellement de subtilité dans son propos. Son propos, d’ailleurs, quel est-il ? Un homme en difficulté dans son travail et dans son couple récupère sa mère qui vient de se faire coffrer par les flics et la ramène dans la maison familiale située à la campagne où l’attend son mari. Entre-temps, elle fait un crochet pour venir en aide à un fils d’immigrée qui a été arrêtée par la police. La mère, c’est Josiane Balasko en grande gueule au grand cœur. Le père, c’est Gérard Jugnot qui a été victime d’un AVC et qui s’échine à profiter des petits plaisirs de la vie. Son meilleur ami est joué par Pierre Richard avec qui il va cueillir des champignons, fumer en douce et reluquer une jeune femme qui bronze à poil dans son jardin. Après deux jours passés auprès de ses parents, Clovis Cornillac est ému par la beauté de la vie, réfléchit à changer de métier et pense à renouer avec sa femme. Clap de fin et pardon pour les spoils que vous aviez devinés !
Entre-temps, la maman du petit s’est évadée de prison (une séquence sûrement très spectaculaire mais qui n’a pas été tournée), est venue récupérer son fils et on la conduit au train pour rejoindre sa fille. Tout le monde a la larme à l’œil, les parents s’engueulent mais s’adorent, les hommes sont des épicuriens, la campagne ça vous gagne et ça vous remet les idées à l’endroit, les flics sont méchants et idiots, il faut s’aimer, s’entraider, pardonner et profiter parce que, du jour au lendemain, on va tous mourir et c’est très triste.
Un propos bobo-gaucho d’une insignifiance inconsidérée, bourrée de clichés, d’images de carte postale, de scènes saturées de violons insupportables, de fausses envolées de bonheur artificiel qui rend l’ensemble sacrément lourdingue. On sauvera de l’ensemble son casting, bien entendu, quelques répliques amusantes déjà présentes dans la bande-annonce et quelques paysages mais le résultat pète quand même sacrément dans la dentelle pour émouvoir ou attendrir.