Beaucoup aimé ce petit essai sur la découverte du plaisir quand on n'est plus dans ce que l'on a de coutume d'appeler la force de l'âge et que l'on est donc censé observer sa libido se carapater sans trop se rebeller. La belle idée de l'entreprise, c'est de prendre un point de vue féminin pour développer le thème, ce qui est peu courant, voire quasi jamais fait (pas de souvenir d'un film sur ce thème en tout cas de mon côté). Dommage que le dernier acte soit un peu moins bon, l'envie de résolution se comprend mais fait basculer inévitablement le film dans une fable moralisatrice alors qu'il avait évité de l'être jusque là.
Pas de quoi gâcher mon plaisir pour autant, j'ai apprécié toute la première partie qui consiste à dompter le désir, à dégraisser l'esprit de ses contradictions pour réussir enfin à reprendre possession de son corps. Emma Thompson est saisissante dans un rôle complexe qui implique d'elle une sacrée abnégation mine de rien : le dernier plan pourra sembler de trop pour certains, je le trouve pour ma part courageux et nécessaire à une époque où seule la perfection du corps fait référence. Daryl McCormack, de son côté, est d'un magnétisme dingue (quel salaud), je l'ai trouvé parfait dans son rôle. Le duo trouve en tout cas une belle alchimie à l'écran.
En bref, un chouette petit film, qui gonflera sans doute ceux qui n'accrocheront pas à la démonstration, pour ma part je souscris, et à la note d'intention, et à sa mise en oeuvre. D'un pitch pareil, il était aisé de tomber dans le sordide et le démonstratif glauque mais il n'en est rien: Sophie Hyde parvient à parler d'à peu près tout ce que l'on peut s'attendre du sujet sans que jamais la vulgarité ne se fasse une place à l'image.