Au départ, tu crois regarder du cinéma expérimental. Caméra à l'épaule, images simples cadrées comme celles de pépé à Noël, intimistes, et scénario bizarroïde qu'on peut facilement situer entre - Danny the dog - et - Baise Moi -, ça laisse perplexe.
Après seulement tu commences à comprendre le pourquoi du comment, c'est pas triste et ya pas de quoi s'ennuyer...
Tu comprends que la petite dernière de la famille, dont le père vient de décéder, est une chieuse possessive qui peine à entrer pleinement dans sa vie d'adulte.
Et tu comprends aussi qu'elle cherche ses repères dans une relation amoureuse passionnée et brutale avec un homme raisonné, qui avant de se préter à ses jeux sexuels tordus et destructeurs, la guidera, la canalisera, lui permettra de s'affirmer et l'aidera à traverser cette épreuve familiale difficile.
Les personnages se cherchent et se repoussent. Leur relation torture les sentiments tout en entretenant le désir.
On ressent bien la complicité des deux acteurs à l'évidence nécessaire pour accomplir de telles interprétations.
La sincérité qui se dégage permet de belles séquences que l'on peut croire complètement improvisées, seulement dirigées dans les grandes lignes par le fil très mince du réalisateur.
On s'attache à ces personnages insolites et on appprécie cette histoire déconcertante qui ne raconte finalement rien de moins que les banalités de la vie ou les singularités des caractères.
Le sexe comme il s'exprime rarement au travers du cinéma.
Un film qui rejette le conventionnel pour livrer les relations intimes comme elles peuvent l'être parfois, apportant sa petite contribution à la définition de ce que peut être l'humain.