Il est incroyable que ce film tienne la route, ça tient du prodige ! En rase campagne, une femme rend régulièrement visite à un homme, et à deux ils en viennent aux mains... c'est-à-dire qu'ils font de la lutte, comme les garçons dans la cour de récré.
Doillon se réclame de la Nouvelle vague et il lui rend un bel hommage : les dialogues sont ciselés, comme s'ils s'appellent les uns les autres. Ils sont ni convenus, ni d'un intellectualisme lourdingue, mais comme aériens. Et puis le fait que les joutes verbales succèdent aux joutes physiques donne au film un certain équilibre et lui prodigue un vrai pulse et une esthétique unique.
Curieusement, je suis resté scotché tout du long, et je crois que c'est le film romantique le plus atypique et le plus érotique qu'il m'ait été donné de voir depuis longtemps.