Mes voisins les Yamada est un film qui surprend tant par sa forme, un dessin épurée réduit à l’essentiel, que par son fond, une succession de tableaux de vie. Le format peut déconcerter, et j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, surtout que le film s’avère par moment inégal, certaines scènes étant trop longues, d’autres trop courtes.
Isao Takahata met en mouvement les turpitudes et aventures quotidiennes d’une famille japonaise typiques, et détourne avec humour et tendresse les stéréotypes qui y sont attachés. C’est cette grande chaleur et bienveillance de ses sujets, leur expressivité folle, leur proximité avec nous-même qui permet au final de vraiment s’attacher aux personnages et donc au film. A travers les cultures et les époques, il y a bien au moins une scène qui résonne en nous, apportant sa nostalgie de la vie familiale.
Isao Takahata fait également un choix stylistique fort, car de telles histoires n’auraient pas pu être racontées avec le bon ton en conservant le style d’animation habituel des studios Ghibli. Le film est donc tracées au crayon et peint à l’aquarelle, et seuls les éléments utiles à la scène sont représentés. Cette épure n’empêche pas au contraire une très expressivité, certes moins réaliste mais très charmeuse. Elle permet au film de partir dans des zones plus décalées, plus folles. Et le réalisateur rappelle, au cas où on l’aurait oublié, qu’il peut brusquement devenir sérieux, avec la scène des motards ou le final aérien, très détaillé.