Une jeune femme métisse qui sort avec deux types à la fois, un blanc et un noir, apprend qu'elle est enceinte, mais elle ne sait pas qui est le père.
Métisse est le premier film réalisé par Mathie Kassovitz, où il a d'ailleurs le rôle principal en compagnie de Hubert Koundé (qu'il retrouvera pour La haine), et Julie Mauduech, dont ce sera le seul film dans lequel elle tournera. C'est en quelque sorte un film de famille aussi, car la musique est signée par le groupe de Assassin, où officiait un certain Vincent Cassel, on y croise le père de ce dernier ainsi que Peter Kassovitz en tant que prof de fac.
Sur un sujet aussi sérieux, Kassovitz a fait le choix d'en faire une comédie, assez amusante d'ailleurs, qui n'hésite pas à en renverser beaucoup de par sa mise en scène au forceps, à l'image du générique qui est en caméra subjective sur un vélo, et par moments, il parle aussi de la France des années 1990 où au fond, par rapport à aujourd'hui, peu de choses ont changé. Mais je pense aussi que le réalisateur se voulait être un Spike Lee français, à l'image de son actrice, qui est comme Nola Darling une femme qui n'en fait qu'à sa tête, qui ne demande pas forcément à avoir un père pour son futur enfant, mais qui veut être indépendante. D'ailleurs, je me demande si les lunettes à grosses montures arborées plus tard par Kassovitz ne sont pas un clin d'oeil au réalisateur américain.
Il faut certes passer par un jeu parfois tonitruant, avec un Vincent Cassel qui en fait beaucoup sur ses quelques scènes, mais Métisse porte en lui les germes d'un cinéma français qui ne demandait alors qu'à se renouveler, une jeunesse qui voulait mettre des mots sur ses maux, et si c'est imparfait, c'est au fond assez plaisant, et on comprend bien que Kassovitz va s'énerver deux ans plus tard en réalisant La haine.