Metro Manila intègre les codes du polar occidental, le film peut donc s'exporter un peu partout. Mais il y a - un peu - tromperie sur la marchandise pour la valeur documentaire. Hormis les acteurs, rien de philippin là-dedans ; pour s'en convaincre, voir le générique de fin. En dépit de son vernis local mais parce qu'occidentale dans sa conception, l'intrigue a donc le canevas attendu d'un très bon polar anglo-saxon, mais sans vraiment de surprise.
Évidemment, un film anglais n'a pas à se dérouler nécessairement au Royaume-Uni, pas plus qu'un film américain aux USA. Voir Only god forgives, Salvador et bien d'autres... Mais ces films avaient au choix deux caractéristiques qui faisaient leur valeur et font défaut ici ; dans un cas, le parti-pris artistique hyper marqué ; dans l'autre, le personnage extérieur au cadre qui renvoie aux concepteurs du film.
Metro Manila, à la fois très classique et sans point de vue extérieur, donne un sentiment de faux vrai pas revendiqué qui gâche un peu le spectacle.