Time to face gravity

James Bond est retenu prisonnier en Corée du Nord après avoir tué le colonel Moon, un renégat aux ambitions dangereuses pour le statu quo dans la région. Une fois libéré, il retrouve la trace de Zao, celui qui l'a vendu, à Cuba, où il croise Jinx, une agent de la NSA (pour changer). Il finit par suivre la piste d'un mystérieux jeune playboy milliardaire possédant un étrange satellite et un palais de glace en Islande.

Je suis d'ordinaire très indulgent avec les James Bond, mais je dois avouer que pour moi la série avait presque touché le fond ici. Un épisode fainéant, noyé en grande partie sous un déluge d'effets spéciaux, de gadgets et de décors bien au-delà du crédible (la voiture invisible, encore un satellite laser, et autres fantaisies stériles...), des vannes molles (surtout celles d'Halle Berry), et une avalanche de références pas toujours utiles aux précédents épisodes de la saga pour fêter les 40 ans de la sortie de Docteur No. En ce qui concerne le grand ennemi du jour... certes Toby Stephens a avoué lui-même jouer ce rôle de playboy comme couverture frivole, mais l'effet est le même, pour moi c'est l'un des plus ternes et fades de toute la saga.
J'allais oublier la cerise sur le gâteau : l'immonde chanson auto-tunée de Madonna, où elle se donne numériquement le hoquet, et elle s'est même fendue d'un caméo dans le film ...

Il y a des choses à sauver néanmoins : le prologue explosif en Corée du Nord qui annonçait monts et merveilles (un pays encore invisible dans les fictions occidentales), le passage à Cuba, l'éphémère nouveau Q (l’inimitable John Cleese, toujours aussi drôle, il aurait fait un excellent remplaçant du regretté Desmond Llewelyn s'il avait pu continuer...), Dame Judi Dench comme toujours et la froide blonde Rosamund Pike.
Au moins pour une fois miss Moneypenny "réalise" son fantasme, en quelques sortes.

Le succès au box-office fut au rendez-vous mais il faudra quatre ans à la série pour revenir à quelque chose de plus pêchu et sérieux.

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