Un contre-emploi total pour Fernandel plutôt convaincant dans l'’un de ses très rares rôles dramatiques. La première partie, poignante sans être larmoyante, laisse penser que l’on est en présence d’un film à thèse à la Cayatte autour de l’euthanasie, sujet encore tabou à l’époque. Mais le débat sur les justifications morales du geste de Noël et ses éventuelles conséquences pénales laisse vite la place à une attaque en règle de l’hypocrisie et de la veulerie d’une bourgeoisie caricaturée avec jubilation par les dialogues d’un Henri Jeanson très en verve. Pour son premier grand rôle au cinéma, Jeanne Moreau est toute de charme et de fraîcheur au milieu d’une galerie de sinistres guignols prêts à toutes les ignominies pour sauvegarder leurs privilèges.