Jason en roue libre mais en relief

Autant les deux premiers volets portaient en eux la particularité de présenter un assassin original, autant ce troisième opus se calque entièrement sur son précédent effort. Totalement dépourvu d’originalité, il se contente de montrer Jason (incarné par un impressionnant golgoth) trucider un à un les personnages qui lui passent sous le nez. Le suspense qui entourait les mises à mort a disparu pour laisser place à des scènes un peu plus gores, parfois à la limite du ridicule. Le fait que l’assassin soit plus ouvertement montré gâche, de toute évidence, la tension qui ménageait de nombreux plans en caméra objective. Seul élément marquant : le fameux masque de hockey sur la vilaine figure du déglingué Jason.

L’histoire est globalement très mal fichue. L’héroïne retourne dans une maison en pleine forêt pour se prouver qu’elle a du tempérament car elle fut un jour attaquée par Jason. Pas de bol, Jason revient lui aussi sur les lieux pour finir le travail. On ignore pour quelle raison il a fait de cette fille une cible idéale mais il semble vraiment l’avoir dans la peau. Il se délecte, d’ailleurs, de ses amis qu’il élimine un à un à coups de hache, à la force de ses mains ou à l’aide d’un tisonnier. Dommage que tout ceci paraisse totalement mécanique et désincarné et que pas un moment de terreur n’anime ces mises à mort.

La reprise d’éléments déjà exploités dans les deux premiers épisodes (la scène finale de la barque) confirme que l’ensemble croule sous la paresse. Handicapé comme le fut Les Dents de la mer 3 à sa sortie par l’usage de la 3D, le film sacrifie son récit et ses personnages à ses effets. Si ce troisième effort concourt à faire de Jason le mythe que l’on connait au cinéma, on peut regretter que les scénaristes calent aussi vite dans la saga. Jason n’est déjà plus cette figure du mal, il est l’incarnation de la pompe à fric que son nom suscite. Cela se regarde mais c’est quand même franchement pas terrible.