Miami Vice - Deux flics à Miami par Biniou

Depuis le formidable Révélations, Michael Mann a modifié sa manière de faire du cinéma, il se détache de toutes les règles « classiques » de narration et de caractérisation des personnages, le meilleur exemple étant bien sur Collateral et son pitch de jeux vidéo.
Pourquoi se détacher de ces règles alors qu’elles ont fait son succès ?
Parce que Mann se veut esthète, qu’il est devenu obsédé de la belle image, parfois un peu gratuitement à mon avis, mais c’est le prix à payer pour obtenir les diamants bruts que sont les trois quart des plans de Miami Vice, il suffit de voir le ciel qui dans chaque scène, change de visage et qui est à chaque fois plus beau. Déjà Mann est couillu, il tourne un film à Miami et ne montre pas une plage, pas une fille en bikini, pire il tourne 95% des plans, de nuit. Il faut que le film quitte la sun belt pour qu’on ait le droit à quelque rayon de soleil, c’est assez étonnant que les producteurs aient laissé passé ça, parce que le film était un blockbuster. Mann le transforme en film abstrait ou des flics playboys se trimballent en Ferrari ou hors-bord surpuissant sur un océan éclairé comme une piste de danse. C’est hallucinant comment en partant d’une histoire de stup banale on peut partir sur la route du romantisme, hésitant même a dépassé celle du mélodrame. Miami Vice est un grand film singulier, mais le sommet de Mann est déjà connu de tous et c’est sans doute parce qu’il conjugue d’une manière miraculeuse les deux « vies » du cinéaste, qu’Heat est insurmontable.
PS : Si Farrell ne portait pas la moustache le film serait encore plus grand.