J'ai miné Crockett
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Ce sont des hommes et femmes condamnés que Michael Mann nous livre à contempler pendant cette superbe virée nocturne en Floride, à Cuba, au Paraguay, au Brésil et en Haïti. L'occasion de se rendre compte une nouvelle fois après Heat et Collateral que Michael Mann sait filmer la nuit mieux que quiconque.
La quête d'un traitre haut placé au sein du FBI dans le cadre d'une mission de démantèlement d'un cartel de narcotraficants n'est qu'un prétexte pour présenter au spectateur les errements de notre duo de policiers si complémentaires qu'ils ne se parlent quasiment jamais. L'occasion de se rappeler que la citation de David Tyson Gentry est totalement vraie : "La véritable amitié, c'est quand le silence entre deux personne n'est plus gênant".
En réalité, il n'y a pas grand chose à expliquer. Qu'on soit agent du FBI ou narcotrafiquant, on est jamais vraiment libre de son destin. Même si certains se lèvent le matin pour protéger leur famille, d'autres pour essayer de défendre leur indépendance et leur force, ou encore pour rechercher des escapades dangereuses permettant de se sentir vivant ne serait-ce qu'un instant, tous ne font que foncer vers leur destruction.
Ce jeu d'opposition d'individus pourtant pas si éloignés n'est pas sans rappeler le duel entre Al Pacino et De Niro en 1995 dans Heat. Or, avec nos Deux flics à Miami, nous sommes désormais en 2006, Georges W. Bush vient d'être réélu Président des Etats-Unis, après avoir envahi l'Irak en 2003 dans le cadre de sa guerre contre "l'Axe du Mal". Présenter un film aussi nuancé à une Amérique incapable de réfléchir autrement le monde qu'en deux camps opposés nécessite un certain courage qui mérite d'être salué.
Superbe film d'ambiance (et de silences), Miami Vice propose également l'une des plus belles histoires d'amour du cinéma. L'escapade en bateau de Colin Farrell et Gong Li est l'une des scènes les plus intenses du film (avec le final ou encore l'infiltration dans la maison de banlieue). La larme retenue par Gong Li durant ses ébats avec Colin Farrell finit de montrer la tragédie dans laquelle sont noyés tous les protagonistes.
Une magnifique oeuvre de cinéma fournie par un très grand Michael Mann, servie par des acteurs à leur sommet (Gong Li en particulier). Un film à regarder tard dans la nuit, à moitié éveillé, qui marque le spectateur pendant plusieurs semaines après son visionnage.
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Créée
le 15 mai 2022
Critique lue 11 fois
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