Purement déshumanisé, froid, sans aucun sentiment, Markus Schleinzer, traite d’un sujet bien difficile à aborder. La vie quotidienne d’un pédophile et de sa petite victime. Un film également dénué de tout jugement. On nous livre les faits, bruts, sans chercher à orienter le spectateur. C’est comme ça, point barre. Aucune musique, aucun moment fort, on suit de bout en bout les cinq derniers mois de cette relation, entre un adulte, gris, transparent, le parfait Monsieur-tout-le-monde que l’on croise des dizaines de fois par jour sans le remarquer et un petit garçon apathique, résigné, qui survit sans chercher plus loin.
Nulle maltraitance, nulle image choquante, tout est suggéré et à demi-dévoilé. Bien loin des clichés sadomasochistes que l’on peut avoir sur le sujet, Michael prend soin de Wolfgang sans aucun affect, comme on s’occuperait d’une plante. Il ne l’aime pas, il ne le déteste pas non plus.
Un film dérangeant qui « normalise » une situation qui moralement ne peut pas l’être. Schleinzer a réussi à banaliser l’inacceptable et malheureusement dépeindre un cas parmi tant d’autres avec un tel détachement que l’on ne s’attache ni au bourreau, ni à la victime.
Un moment tout juste perturbant qui peut se passer en face de chez vous.