De Cévennes, le sang coulera
Ceci est une des notes les plus irrationnelles que j'ai pu attribuer.
A tel point que je n'ai qu'une très vague idée de sa valeur. Scientifique, je veux dire.
Autant y a des fois où on attaque une œuvre avec de méchants à priori négatifs, autant là, j'aimais presque tous les éléments que je connaissais du film avant de le voir. Les Cévennes (ça, c'est perso), la 16eme siècle (les études d'histoires qui remontent, à chaque fois que c'est bien fait), le roman dont c'est inspiré (dont je n'ai entendu que de bons échos et qui soulève nombre de bonnes questions) et enfin Mads Mikkelsen, dont le magnétisme animal m'époustoufle un peu plus à chaque film.
Déveine dans les Cévennes
Alors oui c'est un peu radical dans la forme, assez mutique, plutôt elliptique, quasiment western historique et toujours, toujours terriblement graphique. Il y a bien un moment où, à la limite de l'asphyxie, on voudrait que les plans soient plus larges, collent un peu moins aux tourments des personnages pour mieux embrasser les décors, naturels et somptueux, de l'intrigue.
Mais ce parti-pris épouse le caractère d'un homme jusque-boutiste qui s'enfonce dans la logique infernale d'un aveuglement qui ne tient rapidement plus compte que de lui-même.
Comme tout bonne œuvre qui se respecte, le livre (et donc le film) entrent en parfaite résonance avec toutes les époques qui lui ont succédé -dont forcément la notre- à de nombreux points de vue. En plus du thème du droit contre les privilèges, de la loi et de son esprit, de l'obstination qui confine à la folie, Michael Kohlhaas est avant tout une des plus parfaites démonstrations qu'entre un héros et un connard, la différence est presque toujours fine comme du papier à cigarette.