"Michael Kohlaas" est un film injustement boudé par la critique. Le principal reproche avancé est la lenteur supposée de la trame. Pourtant, en réalité, ces arguments n'en sont pas. Bien au contraire, le film fait preuve d'une sincérité et d'un réalisme poignants.
L'oeuvre privilégie le dépouillement sur la théâtralité. Elle retranscrit avec force la vie telle qu'on pouvait la vivre à l'époque, loin de l'agitation engendrée par la modernité. On y admire les paysages somptueux des Cévennes, on y entend le bruit du vent qui vient caresser d'abruptes corniches, ou les silences qui en disent bien davantage que d'artificiels dialogues. La vie au quotidien c'est lent, les gens n'ont pas besoin de beaucoup parler pour se comprendre. L'horreur et la haine ne s'expriment pas, elles s'intériorisent pour mieux se déchaîner au moment venu. Les préparatifs des combats prennent du temps, les échanges de coups se font rapides et les corps s'effondrent dans le quasi silence.
Mads Mikkelsen apporte son charisme habituel. Il incarne à la perfection le rôle d'un homme qui cherche à tout prix à obtenir justice, même si cela doit passer par la vengeance personnelle.