On est pas loin du chef d'oeuvre avec ce film du vétéran russe Andreï Konchalovski, en tout cas c'est vraiment un cinéma qui me plaît énormément. Attention ce biopic du génie de la Renaissance italienne, Michel-Angelo Buonarotti s'attache à décrire le portrait de l'artiste plutôt que de son oeuvre, certes on évoque la Chapelle Sixtine et des sculptures célèbres de Michel-Ange mais pas leurs créations car le scénario se concentre sur la personnalité et le contexte dans lequel vivait cet homme, ses escroqueries, sa parano et son ego. Cette Renaissance est époustouflante, la saleté, la cupidité, la maladie et la religion; la description des arcanes du Vatican, des Médicis, des Della Rovere, du milieu des artistes ou l'on croise notamment Raphaël et les marbriers de Carrare est cynique, très acerbe avec des dialogues d'une grande force. En parlant de force, la mise en scène de Konchalovski n'en manque pas dans son imagerie ! Le format carré de l'image, souvent une immense profondeur de champ et un art du cadrage spectaculairement pictural d'autant que la direction artistique sonne très vraie, formidable travail de recherches pour les décors, paysages et costumes. On passe tout près du chef d'oeuvre car dans la seconde moitié du film, il y a tout de même une ou deux scènes moins puissantes, qui n'ont pas la même importance que ce qui a précédé.