C’est un film à la photographie renversante. Je crois que la séquence de l’immense bloc de marbre au sommet de la carrière fera toujours partie des scènes marquantes du cinéma pour moi, c’était absolument magistral et monumental.
Michel-Ange est incroyablement interprété par Alberto Testone, qui incarne ce personnage indomptable, sanguin, ne cachant pas sa part de folie, obsédé par ses projets monstrueux (il appelle d’ailleurs le bloc de marbre Le Monstre tant il est plus gros que tous ceux jamais descendus).
Ce qui m’a déçu, c’est qu’au final on ne voit pas Michel Ange une seule fois peindre ou sculpter : le film dépeint davantage sa vie dans la société, son rapport à l’argent, et son tiraillement entre les 2 grandes familles mécènes de la Renaissance, les Della Rovere et les Médicis. Michel-Ange et son art ne vivent finalement plus qu’à la merci de ces familles rivales, et ses œuvres dépendent de l’argent qu’elles daigneront lui accorder. Dans ce film, l’Art ne semble n’être plus que politique et financier. Et je crois que c’est ce qui m’a déçu, je rêvais de voir au cinéma la chapelle Sixtine, le tombeau de Jules II, la nuit, l'ange, la cléopatra... Mais c’est un choix de réalisateur que je trouve tout de même passionnant : montrer l’Homme dans son temps, dans ce siècle de Renaissance.