De passage à la 75e Berlinale avec « Mickey 17 », le cinéaste oscarisé Bong Joon-ho a marqué le festival allemand d'une croix blanche. Présentée en grande pompe, la presse a découvert une œuvre de science-fiction drôle et époustouflante. Quelque part entre «Le Transperceneige» et «Oja», on fait le point.
Alors qu’il tente de fuir des dettes d’argent sur Terre, Mickey Barnes (Robert Pattinson) se retrouve embarqué pour une mission dans l’espace. Il est ce que l’on appelle un « expendable », un être programmé pour mourir et être réimprimé à l’infini. Sa fonction? Partir en exploration, contracter des maladies, des virus, expérimenter des médicaments et mourir, encore et toujours, pour développer la recherche et servir les intérêts d’une mission coloniale intergalactique. Et puis un jour, tout ne se passe pas comme prévu. Ainsi débute «Mickey 17».
En portant à l’écran la nouvelle de l’auteur Edward Ashton, Bong Joon-ho (père de l’emblématique « Parasite ») s’attaque à la cupidité des puissants et au faste de leurs lubies maladives. Pour les incarner, Mark Ruffalo, génial à la barre d’un Donald Trump intergalactique, et Toni Collette, tout aussi grinçante dans l’incarnation de son épouse. Œuvre anticoloniale, pamphlet humaniste, ode à la nature, le cinéaste coréen dévoile un film strident, teinté de science-fiction, de burlesque, de comédie, de grotesque. Accompagné des performances de Steven Yeun (« Beef ») et Naomi Ackie (« Blink Twice »), « Mickey 17 » est une petite merveille de satire à la morale jubilatoire, cathartique et tristement contemporaine.
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