Découverte de ce film post Parasite, dernier film de Bong joon Ho dont le succès mondial avait fini avec une victoire triomphale aux Oscars, explosant ainsi un plafond de verre, ce métrage-ci n'aura pas malheureusement concert de louanges même on peut louer une certaine originalité.
Mickey 17 :
Bong Joon-ho qui s’attaque à la SF avec Robert Pattinson en tête d’affiche, forcément, ça intrigue. Et avec Mickey 17, adaptation du roman d’Edward Ashton, le réalisateur de Parasite et Snowpiercer nous livre une fable futuriste sur l’identité, le sacrifice et la survie. Un programme alléchant sur le papier, mais qui, malgré quelques fulgurances, peine à atteindre son plein potentiel.
Tout d'abord, visuellement, Bong Joon-ho n’a pas perdu la main. Il construit un monde à la fois froid et organique, mêlant technologie avancée et décors industriels qui rappellent les grandes heures de la SF dystopique. Certaines scènes sont de vraies réussites visuelles, et Pattinson, égal à lui-même, apporte une intensité fascinante à son personnage.
Le film nous plonge dans un futur où les humains colonisent d’autres planètes, non sans casse repoussant par la même occasion notre moralité et la définition de l'humanité avec l'existence même de Mickey, humain cloné à l'infini pour des taches mortelles et dont la vie ne représente rien pour le reste de la société sauf pour l'un des clones qui va refuser de mourir.
Mais si l’idée est passionnante, son traitement l’est un peu moins. Le film oscille entre satire, thriller et introspection existentielle sans jamais choisir clairement sa direction. Résultat : certains moments captivent, mais l’ensemble donne une impression de retenue frustrante. Là où Snowpiercer fonçait tête baissée dans la métaphore sociale et Parasite jouait sur une montée en tension implacable, Mickey 17 reste plus en surface, se contentant parfois d’effleurer ses propres thématiques.
Le scénario, bien qu’intrigant, finit par tourner en rond, et la mécanique de résurrection qui aurait pu offrir des dilemmes moraux plus intenses est sous-exploitée. On sent qu’il y avait la place pour plus de vertige, plus d’émotion, mais le film préfère garder une certaine distance. Ce qui, à force, le rend moins percutant qu’il aurait pu l’être.
Reste une œuvre singulière, portée par une esthétique travaillée et un Robert Pattinson convaincant -qu'il est loin le temps où beaucoup de personnes se moquaient de lui à cause de Twilight- ainsi que le reste du casting (Ruffalo qui nous fait un sous Trump, Collette toujours au top, de même pour Yeun et Ackie, très belle surprise de voir Anamaria Vartolomei prendre son envol à l'international après L'évènement et Le comte de Monte-Cristo et avant De Gaule), mais qui aurait gagné à aller plus loin dans ses idées. Mickey 17, c’est un peu comme un clone de bonne qualité : techniquement bien fait, fonctionnel, mais sans l’âme nécessaire pour vraiment marquer.
Cela reste pour moi un bon 6/10 car c'est de la bonne SF conceptuelle, mais qui manque de mordant pour vraiment marquer les esprits.
A découvrir!