Dans la série « les classiques que je découvre sur le tard », voici « Midnight Express » ! En effet, bien qu’il s’agisse d’un incontournable du film de prison, je n’avais jusque là jamais eu l’occasion de le voir… Je vais évacuer tout de suite l’aspect polémique de l’œuvre : oui c’est un film caricatural, présentant tous les Turcs comme au mieux des incompétents, au pire des vautours salaces et cruels. Un portrait d’ailleurs critiqué par l’auteur du livre autobiographique dont le film est tiré. S’il sortait aujourd’hui, « Midnight Express » se ferait taxer de racisme.
Néanmoins, une fois accepté, cet aspect caricatural sert au récit, pour au moins deux raisons. D’abord, il permet d’éprouver de l’empathie pour Bill, le protagoniste qui n’est ni plus ni moins qu’un pathétique trafiquant de drogue. Ensuite, il renforce considérablement la descente aux enfers que va subir ce personnage, certes coupable mais (trop) durement brisé par un système crasseux et implacable.
Et sur ce point, Alan Parker n’y va pas de main morte ! Après un départ tendu à souhait qui nous fait pleinement entrer dans l’histoire, notre protagoniste se voit enfoncé dans la saleté et la violence. Entre le scénario d’Oliver Stone, la BO électronique d’ambiance de Giorgio Moroder en avance sur son temps, et plusieurs imageries fortes, « Midnight Express » fait clairement partie de ces films qui peuvent marquer la rétine. Surtout quand on le voit jeune (pas trop quand même, hein !).
Signalons aussi une belle prestation de Brad Davis dans le rôle principal, qui aura ensuite une carrière étonnement discrète au cinéma.