Avant de faire brûler l'injustice et la haine dans le Mississipi, Alan Parker s'attaquait à l'enfer des prisons turques. Alors que William tente de faire passer des substances pas très convenables, celui-ci est arrêté et est condamné à une peine de prison grandiloquente, en effet il fait l'objet d'une instrumentalisation de la part d'Ankara, 30 ans, c'est le tarif.
Alan Parker pose sa caméra avec une maitrise rare, l'injustice, la dureté des prisons, les codes sociaux, les normes, tout, absolument tout ressort derrière la caméra d'Alan Parker comme du vrai. Tel un chercheur, tel un scientifique, il plonge au fin fond du charnier turque pour en extirper les pires travers, les pires injustices d'une Turquie qui veut se montrer comme acceptable à l'internationale.
Mais il n'en n'oublie pas les beaux moments, les moments d'émotions qu'une incarcération peut provoquer, la transcendance de l'injustice pour ces américains, certes fautifs mais qui ne méritaient pas une telle peine. Comment ne pas vibrer devant la puissance salvatrice de William quand il voit son dernier pote se faire emmener alors qu'encore une fois il est victime de l'injustice du système, cette rage qu'il habite est filmée de la plus belle des manières par Parker.
Toujours bien écrit, toujours juste, Alan Parker fait encore de cette histoire vraie un récit poignant et toute en justesse au prix de certains moments carrément cultes : le cercle qui tourne, tourne mais William tourne dans l'autre sens, parce qu'il n'est pas fou, parce qu'il conteste. La scène finale est superbe, parfaite et simple.
On a presque du mal à croire cette histoire tellement elle est folle, tellement elle est frustrante et injuste. Alan Parker est un maitre pour rendre compte de l'injustice sans tomber dans le mélo ou la morale. Oui, William était coupable d'un crime, mais non, il ne méritait pas tout ça, la vie lui a rendu justice.
Violent, dur, Alan Parker n'épargne personne et livre un très grand film.