Duplicity lights
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le 17 mars 2016
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Quand on voit la bande annonce et les affiches promo, on nous promet la découverte de l'héritier de Spielberg. Du fantastique, des phénomènes inexpliqués, un père qui aime son fils et fera tout pour lui, des yeux qui s'éclairent, des météorites, des voitures vintages... En effet, on a pas mal d'ingrédients qui pourraient facilement se référer à E.T. et Rencontres du troisième type. Mais tout ceci est une entourloupe des studios qui pensent attirer du public avec quelque chose qu'ils connaissent déjà et qui les rassure.
Jeff Nichols a été baigné par Spielberg et Carpenter dans sa jeunesse. C'est normal qu'il en ait gardé quelques références. Mais il fait bien plus que seulement les citer avec Midnight Special, il se réapproprie ces références, les transforme en sources d'inspiration qui l'aideront à créer de toute pièce cette histoire qu'il tire de son expérience de père. Midnight Special c'est avant tout du Jeff Nichols.
L'amour des parents pour son enfant, c'est l'essence du film. Mais la situation est grave, pesante. Cet enfant, même ses parents ne savent pas bien ce qu'il a ou bien ce qu'il est vraiment. Qu'importe, ils feront tout pour le sauver de ceux qui le pourchassent. Deux figures importantes les menacent. D'un côté on a la religion dans son aspect le plus extrême qui veut exploiter cet enfant comme un prophète en s'auto-persuadant qu'il est leur sauveur. De l'autre, c'est tout simplement le gouvernement représenté par le FBI, la NSA et l'armée qui pourchasse cet enfant, le voyant comme l'une des pires menaces pour le pays.
Un peu à l'image de Leftovers où le spectateur n'en sait pas plus que les personnages sur les événements qui se passent, dans Midnight Special on est aux côtés des parents et leur ami. On embarque dans leur voiture, on suit ces routes sans trop savoir où on va nous mener mais on est curieux. On peut donc ressentir une certaine frustration à la fin car des questions restent en suspend, mais au fond, les personnages sont dans le même cas. Ce choix est justement très intelligent de la part du réalisateur. Rien de mieux que de laisser le spectateur comprendre son histoire comme il l'entend, même s'il y a un risque de déception.
Le drame l'emporte cependant sur le côté fantastique de l'histoire. Le seul enfant présent n'est pas innocent comme le sont ceux de son âge. Il est peut-être le plus mature et le plus visionnaire des personnages, ce qui rend l'histoire très sérieuse. L'enjeu de sa survit prend une allure plus sombre que celle d'un E.T. qui se permet quelques fantaisies par exemple.
Voir ma critique sur mon blog : http://nathvaaucinema.canalblog.com/archives/2016/03/16/33521979.html
Créée
le 17 mars 2016
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