Duplicity lights
Il faut un certain temps pour mettre le doigt sur l’emprise générée par Midnight Special. Parce qu’il est accidenté, parce qu’il n’est pas exempt de défauts, le trajet qu’il propose nous embarque...
le 17 mars 2016
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Par où commencer... Midnight Special est ma première claque en ce début d'année 2016. Jeff Nichols, que je ne connaissais seulement de réputation pour Mud (déjà sur ma liste de films à regarder d'urgence) m'a calmé, et assis pendant près de deux heures, avec un film dont je n'avais vu que l'affiche (qui a de la gueule, qu'on se l'accorde).
Pour son quatrième long métrage, Nichols a opté pour une science-fiction teintée de réalisme et qui saura vous surprendre malgré son faible coût de production. 18 millions de dollars pour de la SF, c'est un petit budget outre atlantique...
La traque d'un homme et son fils quelque peu spéciale par un pays tout entier est rythmée par une incroyable bande originale signée David Wingo, qui a su faire régner une ambiance pesante sur ce long-métrage, qui me rappelle le grand Trent Reznor, chanteur de Nine Inch Nails en compagnie d'Atticus Ross, compositeurs de Gone Girl de Fincher, entre autre. Je vais même la comparer avec Isolated System de Muse, présente dans World War Z, dans le sens on retrouve cette mélodie plusieurs fois dans le film, comme un fil conducteur, qui nous rappelle que nous ne sommes pas à l'abri.
Les cadrages et la mise en scène sont d'une beauté phénoménale. J'ai notamment en tête les plans filmés au dessus des routes, ou bien le plan séquence faisant le tour d'Alton, joué par le jeune Jaeden Lieberher, découvert dans St. Vincent, avec god dammit' Bill f*ckin' Murray (vous l'avez?). Jaeden Lieberher, qui, au passage, me fait penser à Macauley Culkin, mais en brun. Souhaitons lui une carrière bien moins dramatique que son ainé! La lumière est également un facteur important dans ce film, qui se trouve en grande partie la nuit, rajoutant davantage d'insécurité et de tension.
Parlons à présent de Michael Shannon... Pour moi, cet acteur de 41 ans n'est qu'au début de sa carrière, pourtant déjà bien remplie, avec notamment des rôles dans Pearl Harbor, Bad Boys II, 8 Miles, ou bien le World Trade Center d'Oliver Stone. Il a retenu mon attention dans la géniale série produite par HBO, Boardwalk Empire, dans laquelle il joue le possédé, sans limites et détraqué Nelson Van Alden. (Notez cette série pour ceux qui ne l'auraient pas vu!). Certains l'auront reconnu en tant que général Zod dans Man Of Steel de Mr. Snyder ou plus récemment en dealer dans The Night Before. Non, Michael Shannon n'est pas beau, mais a un charisme indéniable. Une gueule que l'on oublie pas. Une prestance face caméra qui en impose. Dans ce film, il fait ce qu'il sait faire. Arriver à ses fins, peu importe les moyens. Personnage qui lui va parfaitement bien. La relation qu'il a avec son fils est belle. Un côté sentimental parfois (trop?) laissé de côté dans les rôles qu'ils jouent.
Joel Edgerton et Kirsten Dunst ont eux aussi des rôles qu'ils ont l'habitude de jouer. Le premier mani la gâchette, bombe le torse et est sacrément badass. Sûrement des restes du film Warrior, avec Tomichou Hardy. La seconde, est cantonnée dans son rôle de pleureuse. Depuis que je l'ai vu dans Jumanji, je ne me souviens pas ne pas la voir pleurer ou crier dans un film. Ceci dit, les larmes lui vont si bien. Gros travail de maquillage pour son rôle également, qui la vieillit de presque dix ans.
Adam Driver, lui, n'est toujours pas beau mais continue de se montrer fragile et presque innocent dans ce film. Un clin d'oeil à Kylo Ren se trouve dans ce film d'ailleurs. A défaut de nous faire pleurer dans The Force Awakens, ils sait nous faire sourire dans celui ci!
Je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film, que vous soyez fan de SF ou non. Je pense qu'il vous surprendra agréablement. On a ici un autre genre que ce qui nous a été offert ces dernières années avec les Oblivion, Elysium ou autre After Earth (Oui, j'ose écrire le titre de cette daube réalisée par Night Shyamalan, qui aurait mieux fait de s'arrêter au scénario de Stuart Little) et ça fait du bien.
A très bientôt!
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Créée
le 23 mars 2016
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