Ari Aster, repéré par le distributeur A24 pour son premier long métrage "Hérédité", sera cette fois produit par celle-ci devenue depuis peu également productrice de certains de ses films. "Midsommar" sera la révélation au grand public du jeune réalisateur, son premier film distribué dans un circuit de série B, sera surtout découvert plus tard en vidéo.
Le réalisateur confirme ici sa profonde singularité face aux films calibrés qui sortent habituellement en salles. Un décalage qui fascine certains et en déroute totalement d'autres. En tout cas, son cinéma ne laisse jamais indifférent et reprend le flambeau d'un cinéma expérimental des années 70 trop longtemps laissé en pâtures. Evidement tous les cinéphiles auront reconnu en "Midsommar" un hommage au film culte "The wicker man" de Robin Hardy (1973) qui racontait l'enquête d'un flic recherchant une petite fille disparue sur une île écossaise en totale autarcie et qui pratiquait le paganisme. Ari Aster va transposer le même contexte en Suède en appliquant les codes basiques du film d'horreur. Une bande de jeunes qui se retrouve dans un milieu inconnu dont ils ne maitrisent pas les règles. Le petit plus du cinéaste, c'est une maitrise parfaite de la caméra dont l'influence graphique de Stanley Kubrick, et évidement "Shining", est incontestable. Mais soulignons aussi la belle réalisation technique des décors oniriques et toujours un peu asymétrique, la musique inquiétante et presque concrète et une très belle lumière sublimant les longues nuits scandinaves. Reste les effets spéciaux encore perfectibles qui sentent beaucoup le caoutchouc et les effets visuels subtiles... mais peut mieux faire aussi...
Mais pour sûr ce réalisateur, vous en entendrez encore parler...