Les histoires d’amour finissent mal en général… que dire alors de celles qui se basent sur la co-dépendance affective ? Un an après nous avoir sacrément secoué avec son brillant Hérédité, Ari Aster remet le couvert avec comme ambition première de nous traumatiser. Rien que ça ! A l’heure où le Conjuring universe (Annabelle, La Nonne etc…) impose de nouveaux – et pas franchement folichons- standards en termes de films d’horreur, Midsommar est son approche plus esthétique, « intellectualisante », apparait comme une véritable bouffée d’air frais… si on peut dire ! Il faut dire que contrairement aux films cités ci-dessous capitalisant sur un style interchangeable, le film d’Ari Aster ose l’esthétisme à outrance, les effets de mise en scène élégants pour traduire une terreur plus sourde, pernicieuse. A la photographie sombre d’Hérédité, Aster oppose ici un esthétisme plus solaire et pour cause puisqu’il suit le périple d’un groupe d’américains se rendant en Suède au sein d’une mystérieuse communauté pour célébrer le solstice d’été. Jusqu’ici tout va (presque) bien si ce n’est que le groupe n’est pas forcément ravi que la petite amie de l’une d’entre eux se joigne à la fête tout ça pour se changer les idées suite au décès tragique de ses parents. Et si les membres de la communauté semblent avenants, cette gentillesse teintée de méfiances pourrait dissimuler bien d’autres desseins. Ça change du Roi Lion ! Après s’être intéressé à la sacro-sainte cellule familiale, Aster s’attaque donc à une autre institution : le couple et se sert de son postulat horrifico-intimiste comme allégorie du lâcher-prise. Cathartique certes mais à la mode Aster c’est-à-dire avec une bonne dose de malaise et de scènes fortes. Des séquences fortes, Midsommar n’en manque pas, bien au contraire mais à l’intelligence de ménager ses effets, privilégiant la suggestion pour mieux se dévoiler dans toute sa sublime horreur là où par exemple sur un même canevas Eli Roth aurait versé dans la démonstration.[Lire la suite]