Le sacre de l'été
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Dans une année pour l'instant en demi-teinte, on attend les films qui sortent de l'ordinaire, les films choc. Tout ce qui peut sortir du lot de cette production aseptisée. Pour l'instant, seul Border se distingue. On attend les géniaux The lighthouse et Dogs don't wear pants, mais toujours pas de sortie en salles prévues. Quelle surprise donc que ce Midsommar. Le vrai coup poing tant attendu. J'y suis allé sans rien en savoir, juste convaincu par l'excellente rumeur. Cela commence, très fort, comme un drame familial malgré tout assez banal. Puis le tout se calme. L’hallucinant récit d'un voyage d'étude en Suède commence alors. Insidieusement, l'horreur et l'épouvante se glissent dans une histoire pourtant solaire et lumineuse à l'écran. Le scénario, qui peut avoir plusieurs niveaux de lecture, grandiose, est éprouvant, montant crescendo jusqu'à un dénouement aussi flippant qu'improbable. La mise en scène est impressionnante, totalement maitrisée. Les deux films n'ont rien à voir mais j'ai pensé au Mother! de Aronofsky, peut être pour l'ambiance pesante et l’histoire complètement déjantée. Techniquement, c'est superbe. Un sans faute sur tous les plans : photo, son, costumes, montage...L’interprétation est impeccable et suis le mouvement. Florence Pugh révélée par le très réussi et tout aussi dérangeant (dans un autre genre) The young lady, confirme tout son talent. Avec déjà deux rôles très forts à son actif, elle semble promis à une belle carrière. Elle est formidable ici. Bien soutenu par un très convaincant Jack Reynor (qui ne cache rien de son physique) et par le reste du casting anglo-saxon et suédois. Ari Aster après un premier film, Hérédité, effrayant et singulier, passe le cap du second avec brio et confirme amplement. On a hâte de voir la suite pour lui. Voilà un film qui marque, que l'on oubliera pas de sitôt et qui fera date dans l'histoire des films d'horreur/épouvante. Une oeuvre choc, à ne pas mettre devant tous les yeux, qui a toute sa place dans ma catégorie des films qui se méritent. Aussi fascinant que dérangeant et insoutenable. Malgré un déroulé très lent, on ne voit absolument pas passer les 2h37 de projection. Une des plus délirantes descente aux enfers vue depuis longtemps. Un cauchemar éveillé dont on ne sort pas indemne.
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le 8 août 2019
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