Pour faire simple:
Je ne suis pas rentré dedans et ce me fut donc long.
Par conséquent, je n'y ai vu que quelque chose d'un peu superficiel et pas tellement viscéral.
Pour être mauvais j'appel ça maintenant des films "instagrammable"... Des video essay sur Youtube et/ou screenshots sur Twitter vont pleuvoir.
J'essaye de comprendre pourquoi.
D'abord, j'ai eu la sensation durant la projection que ce bon vieux Ari Aster regardait la "folie" plus de l'extérieur qu'il ne s'en rapprochait dangereusement, voir l'embrassait.
C'est une sensation...
J'en ai alors conclu à chaud en sortant de la salle, que ça choquera doucettement peut être les esprits puritains et/ou bourgeois (principalement des States... s'ils le voient) mais que ça reste bien lisse pour moi dans l'expérience comparé à ses prédécesseurs plus clivants et délicieusement imparfaits ( The Wickerman, Rosemary's Baby ou même Massacre à la tronçonneuse ... même s'ils peuvent paraître datés et pour certains "grossiers".).
Mais attention, je peux comprendre l'engouement.
Car même si pour moi il ne va donc pas à "fond les ballons", je conçois qu'il ne subsiste que très peu de film dans ce "goût" là aujourd'hui et que par conséquent ce Midsommar fasse vivre ou revivre à certains des émotions qu'on ne retrouve plus trop dans les salles.
Reste que l'aspect "métaphorique" me parût plutôt lourdeau aussi...
Le deuil des idéaux, le renversement des croyances comme des cycles solaire, "Christian"... Le "message" me fut loin d'être subtil ou dérangeant...
Bon, je rappel que c'est l'avis de quelqu'un qui s'est très vite senti en retrait pendant le film.
Ça arrive... Peut être que mon appréciation changera avec le temps...
Ensuite, à froid, je pense que mon sentiment de retrait durant cette projection est aussi à chercher du côté de la mise en scène pure et donc de la narration.
Pour moi, le découpage est loin d'être maitrisé par rapport à ce qui veut être véhiculé. On navigue entre plusieurs (beaucoup) de plans séquences un peu pompeux où le réal confond, à mon sens, atmosphère et cosmétique (pour être gentil) en oubliant le fil de ce qu'il me raconte, le fil de ses personnages, le fil des émotions, sur l'autel de l'esquisse d'une mythologie sans grande surprise pour ma part.
Dans la même idée, j'ai pensé un moment que le scénario s'amusait à nous perdre dans les points de vue. Mais sa finalité me fait dire qu'il fut juste pas assez "dégraissé" (apparemment Midsommar fut un projet fabriqué en vitesse grand V, écrit et réalisé par une unique personne, Ari Aster, en quelques mois et dont le sujet fut proposé/imposé par un prod Suédois... Ceci expliquant peut être cela.).
Par exemple: (sans spoiler mais au cas ou je met en spoil quand même)
La scène culminante de "danse" en montage parallèle avec une autre scène, je trouve que cela annule pour moi le potentiel "viscéral" des deux scènes qui se chevauchent à cet instant... Le film, comme ce passage, m'a parut tout le long trop confus dans ses intentions... En maniant le plan séquence tout en refusant d'aller trop loin en y mettant régulièrement fin par des cuts abruptes, c'est comme si on m'interdisait la promesse d'une certaine transcendance filmique... Et si c'était pour créer de la frustration, je n'en comprend pas le sens profond et surtout l'utilité...
Et puis, il y a un cruel manque d'écriture des personnages "secondaires" (tout le monde l'a vu ça... Je veux dire, ça rigolait dans la salle et pas pendant les moments soi disant "drôle").
Ok, ils ont un côté allégorique... Mais en 2h30... Leurs réactions n'ont à chaque fois aucun fondements ni subtile ni humain (à des micros exceptions près).
Ça m'a renvoyé aux sombres heures des slashers médiocre direct to VHS sauf qu'ici ça se prend tour à tour au sérieux et pour un grand recul réflexif/cynique des archétypes du genre pour peut être se moquer des comportements contemporains.(J'avais déjà du mal avec ce genre de traitement "froid" des personnages dans des trucs à la mode comme It Follows.).
Au final, je crois que si ça n'avait pas eu de promotions et que surtout l'on n'avait pas mis trop rapidement sur un piédestal son réalisateur, Midsommar m'aurait peut être apparu comme une petite surprise, un peu mal fagoté certes, mais un poil déviant...
Un peu écourté, il aurait parfaitement eu sa place sur Netflix...
Ce n'est qu'un jugement subjectif mais comme je disais ce film peut marcher pour d'autres (qui notamment découvriraient tout cet univers des films de "fucked up qui font des rites chelous") , et je conçois que l'on sente quelque part la patte de son "auteur", donc :
À suivre...
Ça sera peut être mieux la prochain fois.
PS : et sinon, oui, les acteurs sont bons, la photo est intéressante, la musique tout ça tout ça... C'est ce qui peut faire la différence avec un produit Netflix lambda.
PS2 : des années que je suis sur Sens Critique juste pour faire principalement mon journal afin de cataloguer perso ce que j'ai vu de nouveau et c'est donc la première fois que j'écris un avis (et non une "critique", j'ai trop de respect pour les vrais critique)... Je sais pas ce qui me prend