Midsommar, réalisé par Ari Aster, est une immersion dans l'horreur psychologique, mais avec une approche visuelle et narrative inédite. Dès les premières minutes, on ressent l'angoisse qui envahit les personnages, mais aussi le spectateur. L’atmosphère est à la fois pesante et envoûtante, et Ari Aster nous plonge dans un monde où tout semble parfait et naturel, mais où la tension est omniprésente.
L'une des grandes réussites du film réside dans sa photographie, qui captive autant par sa beauté que par son étrange subtilité. Les plans sont à la fois originaux et d'une grande précision, notamment lors du voyage vers Hårga, où l'esthétique devient un élément essentiel du récit. Les décors minimalistes sont d'une grande efficacité, contrastant avec les événements, et le travail sur la lumière et les couleurs renforce l'aspect irréel de l’histoire. Des scènes comme celle du banquet, où les aliments bien que secondaires semblent bouger, sont des instants où l'attention au détail est palpable, transformant le moindre geste en un message sous-jacent.
Les moments plus violents ne sont jamais gratuits ; ils viennent enrichir la tension psychologique du film sans jamais devenir l'objet principal de l’intrigue. À travers cette escalade continue, Ari Aster nous mène dans un tourbillon de terreur où chaque nouvelle révélation laisse place à une plus grande horreur. L’interprétation de Florence Pugh dans le rôle de Dani est impressionnante. Son personnage, rongé par le deuil et la souffrance et complétement dépassé par les évènements, est spectaculaire, tout comme son évolution hypnotisante tout au long du fil du film. Vilhelm Blomgren apporte également une touche de malaise, oscillant entre le confort et l'inquiétude.
En somme, Midsommar est une œuvre audacieuse qui repousse les limites de l’horreur tout en offrant une réflexion sur la souffrance et la rédemption. L'émotion que le film suscite est un mélange de fascination et de malaise, mais indéniablement, c’est une expérience cinématographique unique.