Little Miss in Paname

• Mignonnes est un film qui depuis quelques jours à attisé de nombreux débats sur les réseaux sociaux en condamnant ici les l’hyper sexualisation des enfants, mais encore une fois c’est en jugeant un livre à sa couverture comme très souvent sur internet qu’on se laisse aller à des remarques hors-sujet, car si on se renseigne un minimum sur la réalisatrice on se rend bien compte que le but du film étant de remettre en question la sexualisation des corps qui arrive de plus en plus tôt..

La réalisatrice Maïmouna Doucouré avait été découverte pour son court-métrage « Maman(s) » qui lui a valu d’être sacré meilleur court-métrage de 2017, elle y parlait d’une fille qui assiste désemparé à sa mère qui attend le retour de son père polygame mais sans savoir que celui-ci va revenir avec une femme et un enfant, ici déjà on suivait l’histoire avec le regard de la jeune fille.

Ici encore dans Mignonnes Maïmouna nous raconte l’histoire d’une jeune fille de 11 ans Amy avec cette fois la différence est que le père va revenir pour se marier avec une autre femme,

L’accent est mis assez rapidement sur la religion qui est un des thèmes centraux du film, il y a cette séparation entre ce qu’elle voit et entend à la mosquée et ce qu’elle découvre en arrivant au collège, elle remarque tout de suite un groupe de filles qui sont des danseuses et va commencer à les observer, surement au début pour comprendre le décalage entre les femmes qu’elle voit tous les jours et celles-là qui sont beaucoup plus libérées, elle est d’abord rejeté car elle n’appartient pas à leur codes sociaux, c’est un sujet important du film, dans aucune des castes sociales elle ne se sent vraiment à sa place, quand elle va rejoindre le groupe de ces filles elle va tout donner pour leur ressembler elle ira même jusqu’à voler un téléphone pour pouvoir comme elles se promouvoir sur les réseaux sociaux,

Et c’est là que se pose la question de comment elle pourrait être bien vue dans les deux opposés qui régissent sa vie adolescente, elle ne peut pas devenir ces filles car elle serait rejeté par sa famille et ne peux pas non plus trop être proche d’un sectarisme religieux qui l’empêcherait de s’épanouir dans sa vie personnelle et donc ne pas pouvoir se faire d’amies , comme dans « Maman(s) » tout est vu de ses yeux à elle, la scène où on est avec elle en dessous du lit de sa mère qui est en train de pleurer au-dessus est vraiment réussie,

On vit avec elle le paradoxe de sa vie, comme dans les Misérables on est là avant tout pour sensibiliser plutôt que de donner une réponse, le film n’est pas toujours très subtil mais il offre un questionnement intéressant sur les dérives que peuvent apporter la nouvelle génération, comment arriver à prodiguer une bonne éducation dans un monde qui nous échappe par l’omniprésence de caractère hyper sexualisant, que ce soit dans des clips, dans des pubs, dans les paroles de rap.