La famille Colvert patauge depuis de nombreuses années dans une mare de la Nouvelle-Angleterre. Mack, le père surprotecteur, s’en satisfait pleinement, au contraire de Pam, la mère et de leurs enfants qui aimeraient voir du pays. Jusqu’au jour où ils croisent la route d’une famille de canards migrateurs, les incitant à prendre le large, pour le meilleur et… pour le pire.
A la réalisation, on retrouve le français Benjamin Renner, à qui l’on doit l’excellent Ernest et Célestine (2012), c’est donc avec beaucoup d’étonnement qu’on le retrouve aux manettes de cette coproduction franco-américaine. Sans réelle surprise, Migration (2023) est un divertissement familial qui ravira les enfants sans trop de difficulté. L’animation est belle, les couleurs foisonnent et certains protagonistes tirent leur épingle du jeu (mention spéciale au vieil oncle).
Néanmoins, là où ça ne fonctionne vraiment pas, c’est du côté du scénario qui n’a pas grand chose à nous raconter et s’avère très prévisible (on comprend mieux pourquoi le film n’excède pas les 80min). Tout est prétexte à un road-movie où vient se greffer de façon plus ou moins décevante, quelques saynètes qui, mises bout à bout, n’ont aucun lien entre elles si ce n’est de servir le fil rouge de l’histoire (la rencontre avec un couple de hérons, les pigeons de Central Park, le perroquet qu’il faut délivrer ou encore le paradis (trompeur) des canards). Quant au climax final, l’arrivée des canards en Jamaïque est tout simplement bâclée, voire torchée à la va-vite
(Delroy retrouve sa famille en un claquement de doigts parfaitement risible).
Bref, une belle désillusion pour un film avec lequel j’ai voulu y croire jusqu’au bout (ayant apprécié les précédents films de son réalisateur), mais face à un scénario aussi prémâché et insignifiant, nul doute que je l'oublierai aussitôt.
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