Ah ça, pour être gentil, « Milliardaire malgré lui » est gentil. J'aurais peut-être dû être également gentil en lui accordant une cinquième étoile, tant les personnages sont gentils, le scénario gentil, le propos gentil et la morale gentille, mais cela a quand même ses limites. Car l'objectif d'Andrew Bergman était clairement de nous faire du Capra moderne, ce à quoi ce dernier échoue totalement. C'est d'ailleurs à travers ce genre de films que l'on note à quel point la mise en scène est importante, tant le grand Frank aurait probablement fait de cette histoire un classique au même titre que « L'Extravagant Mr. Deeds », « L'Homme de la rue », « Monsieur Smith au Sénat » ou « La Vie est belle ». Bergman, faiseur pas très doué, en reste au niveau téléfilm du samedi soir, certes pas totalement déplaisant, mais terriblement fade, consensuel et pauvre en idées, le récit trouvant ses limites très rapidement... Dommage, car Nicolas Cage a beau ne pas être James Stewart ou Gary Cooper, celui-ci livre une prestation honorable, quelque peu éclipsé quand même par la charmante Bridget Fonda, sans oublier une belle galerie de seconds rôles (Wendell Pierce, Isaac Hayes, Seymour Cassel, Stanley Tucci, Red Buttons, Richard Jenkins) qui auraient assurément mérité mieux. Gentil, dans tous les sens du terme...