Milliardaire pour un jour est donc le second auto-remake de Capra, moins catastrophique et gênant qu'un jour de chance sans pour autant être capable de vraiment concurrencer l'original de 1933 à cause d'une durée de 2h13...soit 40 minutes de plus. On va dire qu'il y a 5 minutes de rajouts sympathiques (quelques blagues et mots d'esprits bienvenues) mais dans l'ensemble ce sont surtout de longues minutes où Capra peinent à trouver un rythme et un tempo digne de ce nom. On dirait vraiment l'impression que le scope alourdit son découpage qui est par moment d'une pauvreté assommante avec des tunnels de dialogues sans la moindre saveur (la rencontre avec le mafieux dans la camion aménagé). Il y a tout de même quelques plans larges où le scope permet de multiplier les figurants et donc les actions à l'image mais ça reste trop rares. Par contre, la couleur est plutôt géré je trouve et Capra soigne l'aspect visuel et décoratif de son film.
Au niveau des acteurs, il y a du bon et du moins bon. Peter Falk et Edward Everett Horton assurent le show tandis que Bette Davis aimerait bien pervertir un peu un rôle trop lisse pour elle tandis que Glenn Ford se démêle comme un diable pour imprimer son personnage avec un succès mitigé mais il a une certaine conviction qui donne envie d'être indulgent.
Ce qui est regrettable, c'est que Capra foire un peu le final avec un narration bancale, loin du brio de 1933 où l'agencement des séquences étaient bien plus pertinents.
Il y a des films de fin de carrière bien pires et ça pourrait même être une honorable comédie touchante... Mais il y a Grande dame d'un jour à oublier...