Rencontre du quatrième type.
Milo sur Mars, c'est un peu la mise en pratique des vases communicants par les studios Disney. On se remplit les poches d'un côté avec Raiponce, et puis d'un autre on sort une grosse production qui en fait perdre plus d'une centaine (budget de 150millions, et 25millions de $ de chiffre). Comment expliquer un tel échec, que la presse Américaine se soit acharnée dessus et que le public l'ait tout bonnement éludé ? (et lui aussi lynché) La réponse est simple, c'est le chara-design. Milo, tout comme sa mère, son père, ou les martiens, sont très laids, et ils ressemblent grosso-modo à ce que l'on trouve de pire sur Disney Channel. C'est d'autant plus déplorable qu'au niveau de la technique tout est en revanche très au point, que ça soit la précision de la motion-capture, la gestion des éléments naturels (lumière, fumée, fluides...) ainsi que les environnements. L'aspect graphique mis de côté, on se retrouve devant une histoire relativement linéaire, sympathique certes, mais sans gros rebondissements. Pourtant, si l'on va au-delà de ses défauts, on se laisse gentiment porter par les aventures de notre jeune Terrien qui veut sauver sa maman. C'est d'ailleurs là qu'est le centre névralgique de l'oeuvre, l'amour d'un enfant pour sa mère, qui se rend compte de son importance en se retrouvant sur une planète où elles n'existent plus, et ont été remplacées par des robots programmés avec la mémoire de Terriennes, vaporisées ensuite par les vents solaires. Une course contre la montre donc, des bons sentiments, de l'humour (des fois subtiles et pas toujours compréhensible par les plus jeunes), en somme un produit familial correct et qui avait pourtant tout pour plaire.
Bref, Milo sur Mars est un produit sympathique et n'a absolument pas mérité tout ce qui a pu être dit de mal à son encontre. J'irais même jusqu'à dire qu'il est plutôt bon, car ses moments dramatiques, somme toute prévisibles, sont suffisamment bien mis en scène pour provoquer un déluge de larmes (je ne vous parle même pas de la fin, et même étant un homme, qui plus est anti-Disney, je ne nierais pas avoir pleuré à chaudes larmes, c'est vous dire...).
On pourra toujours lui reprocher certains passages un peu mous, de même que quelques moments de self-promo, Milo décrivant une mère comme quelqu'un qui vous aime, vous cajole et vous emmène à... Disneyland ! Les aspects familiaux restent comme toujours très codifiés chez Disney, Papa va au travail et Maman s'occupe des mômes. Ça pue un peu, mais nous rappelle à quel point la firme de Mickey est aussi progressiste que McCain, et que même s'ils ne sont pas toujours dans le faux, ils ont vraisemblablement oublié de revoir leur écriture depuis une cinquantaine d'années.
Le seul point positif de ce fiasco aura été le coup de pompe au cul que s'est pris Robert Zemeckis, ici producteur, qui avait affirmé que l'avenir était à l'animation de synthèse. A croire des conneries, on y perd des plumes, comme les scientologues.
Pour conclure, ceux qui sont capables d'aller au-delà des apparences pourraient bien y trouver une production qui les étonnera, et surtout, les touchera. A l'inverse, ceux pour qui l'habit fait le moine feraient bien de se remémorer le film Final Fantasy, c'était visuellement superbe, mais à chier.
Mention spéciale pour le personnage de Gribble, interprété par Dan Fogler, qui grâce à son aspect rondouillard aura été le seul à être visuellement plaisant, les traits tirés et tronche aplatie lui ayant été épargnés. Dommage qu'il n'en ait pas été de même pour les autres.
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