Le premier Mimic m'a déçu. Le film se prenait trop au sérieux, avec des personnages falots et une menace peu frissonnante. Guillermo del Toro a depuis longtemps pointé les ingérences des producteurs dans son travail, et on ne saura jamais à quoi aurait ressemblé le film si le réalisateur avait eu les mains libres. Ce qu’on sait, c’est que le film a eu droit à deux suites, sans le barbu mexicain, et le deuxième pourrait même se vanter d’être meilleur que le premier à mes yeux.
Dans cette suite, le passif de ces insectes mutants pouvant prendre l’apparence de l’homme est occulté, ce n’était pas le point fort du premier. La menace, globale précédemment, est resserrée à celle d’un seul individu qui a survécu. Ce dernier tue toutes les personnes s’approchant de trop près de Remi Panos, une institutrice. Accusée d’en être responsable, le détective Klaski va lui venir en aide.
Il ne s’agit plus de lutter contre une horde d’insectoïdes mutants. Mais de survivre face à un représentant isolé. Qui semble trouver en Remi un substitut de mère. Si le premier Mimic soufflait le chaud et le froid sur les théories et explications biologiques selon ce qui lui plaisait, le deuxième semble pourtant plus crédible. Utiliser un être humain comme reine ou mère de substitution est une idée déjà vu mais bien exploitée.
Le film fonctionne aussi grâce à ses personnages, suffisamment travaillés, avec juste ce qu’il faut de scènes pour les présenter et mettre en place l’ambiance. Les compagnons d’infortune qui entourent Remi en disent tous beaucoup sur une facette du personnage central, tandis que quelques détails visuels, comme le mur de ses ruptures, permettent de l’approfondir. Sans aucun doute, Mimic 2 comporte un des meilleurs personnages féminins de ces années là dans un tel genre, avec ses problèmes mais aussi un caractère qui lui est propre.
Le film arrive bien mieux à créer un sentiment d’angoisse que son prédécesseur. Si la créature est très réussie, grâce à de très bons effets spéciaux, et sait se montrer dangereuse, son absence est aussi bien gérée, à l’image des scènes où sa présence est suggérée avec les changements du décor, comme cet empilement de mobilier scolaire. De bonnes idées, bien mises en scène. La créature n’est pas là, mais c’est tout comme, dans un climat de parano très Alien.
Sans pourtant prétendre de grandes ambitions, Mimic 2 n’est pas ce genre de suite au rabais, il poursuit le premier en prenant de nouvelles directions. S’il gâche son rebondissement final en éternisant sa conclusion, le reste de l’histoire est intrigante et captivante, grâce à un soin qui se retrouve dans la mise en scène ou dans les personnages. Mimic 2 reste un film de série B, mais du B+.