Le sexe des poussins
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le 2 mars 2021
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Des récits sur le rêve américain, beaucoup de films nous les ont narrés sous différentes formes, des premiers colons dans les films d’époque, à la ruée vers l’or avec les westerns jusqu’à l’immigration économique connue aujourd’hui. Et c’est sur ce dernier versant que « Minari » nous montre l’arrivée d’une famille coréenne dans le fin fond de l’Arkansas pour y devenir fermiers. Un endroit peu coutumier de ce genre de population. Mais malgré le choc des cultures propice à des instants de comédie, c’est davantage un récit d’apprentissage et de résilience en mode minimaliste que ce film nous propose. Et le tout est autobiographique car le réalisateur Lee Isaac Chung n’est autre que le jeune garçon de cette famille et qu’il nous propose de revivre un pan mémorable de son enfance. Avec une modestie et une sincérité rares et qui forcent indubitablement le respect.
C’est ce qui donne certainement à « Minari » toute sa justesse mais aussi sa force. Pas besoin de rebondissements excessifs ni de sur dramatisation, ce récit se suffit lui-même et respire le vécu. Et cela permet aussi d’éviter de sombrer dans toute sorte de clichés. On s’attache à cette famille et à leur nouvel environnement, on ressent leurs peines, leurs doutes, on frémit avec eux, on rit avec eux dans un ruisseau d’émotions justes et simples. On pourrait même avancer que cette chronique familiale a des vertus apaisantes tant les valeurs présentées ici sont belles et cristallisent ce qui fait la vie tout en posant des questions sur la famille, le travail, la réussite et les différences culturelles. La mise en scène de Chung s’apparente parfois à du Terrence Malick dans sa façon de filmer la nature. Moins contemplatif et plus naturaliste, ses images sont belles et lumineuses, elles magnifient la campagne américaine sans le maniérisme exacerbé et les envolées lyriques parfois trop lourdes du cinéaste à la Palme d’or.
Il y a peut-être un petit quart d’heure de trop et une fin qui tire inutilement vers les larmes et le mélodramatique mais on apprécie « Minari » pour sa simplicité et son réalisme. Le personnage de la grand-mère est le plus pittoresque et il apporte une dose de légèreté et d’humour bienvenu quand celui joué par Will Patton nous fait développer de l’empathie pour les bigots de l’Amérique profonde. Le film montre également bien la difficulté d’une communauté et d’une culture à se fondre dans une autre, même sans qu’on lui mette des bâtons dans les roues. Il en résulte un film poignant et doux porté par des acteurs au diapason. Une œuvre sans esbroufe, empreinte de réalisme qui nous touche en plein cœur et fait du bien avec délicatesse.
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Créée
le 2 mars 2021
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