Insatiable.

Minne est une jeune femme qui a épousé son cousin, mais dont la nuit de noces se déroule mal, la laissant insatisfaite. Alors, éprise de désirs sensuels, elle va avoir d'autres amants dans l'espoir de découvrir le plaisir charnel.

Sorti en 1950, Minne l'ingénue libertine est un film incroyablement audacieux pour son époque, car il parle ni plus ni moins de la frigidité, du manque de désir sexuel et de la frustration que ça peut provoquer du côté de la femme. On voit très vite que cette jeune femme, jouée par Danielle Delorme, est très curieuse vis-à-vis de la chose, au risque de choquer ses connaissances, et qu'elle va aller de déceptions en déceptions alors que son mari et ses amants semblent eux plutôt satisfaits.
Le film est en quelque sorte un récit initiatique du parcours, voire l'éveil à la sexualité.
Alors, ça n'est pas dit aussi crument dans le film, mais il y a pas mal de métaphores, de scènes où Delorme est boudeuse au lit alors le type à côté dort.... jusqu'à ce formidable dernier plan où, en quelque sorte, les vannes sont ouvertes. C'est peut-être parce que c'est réalisé par une femme, Jacqueline Audry, qu'on évite tout sentiment de vulgarité, d'autant plus que donner le rôle de cette coquine à Danielle Delorme est une certaine forme de malice, car elle parait vraiment très jeune.

Du coup, les autres messieurs sont un peu plus falots, à part Jean Tissier, le vieux beau, mais il y a quelque chose de fou à parler aussi ouvertement de la chose, et plus encore, de la frigidité féminine, à une époque aussi prude que 1950. D'où son intérêt ne sait-ce qu'historique.